Soupçonné de 42 crevaisons, un homme reste en prison
Un couple du Centre-du-Québec est terrorisé par un ancien conjoint jaloux
TINGWICK | Un homme soupçonné d’avoir crevé les pneus du nouveau chum de son ex à plusieurs reprises, d’avoir causé des dommages à son érablière et d’avoir tué ses animaux de ferme devra purger sa peine de prison au complet, car il est encore considéré comme dangereux.
Mélanie Larochelle et son conjoint Alain De Serre sont terrorisés à l’idée que Steve Larrivée sorte de prison dans les prochains mois. D’ici un an, il aura fini de purger toute sa peine de détention pour le harcèlement et des méfaits qu’il leur a fait vivre entre 2007 et 2010.
Pendant cette période, M. De Serre, qui est producteur laitier à Tingwick au Centredu-Québec, s’est entre autres fait crever ses pneus 42 fois en plus de se faire contaminer son eau d’érable. Il a également retrouvé certains de ses animaux avec une balle dans la tête.
ELLE CRAINT POUR LEUR VIE
La trentaine de policiers qui ont témoigné au procès ont raconté avoir reçu des plaintes pour de multiples méfaits.
Faute de preuve pour l’ensemble de ceuxci, Larrivée a seulement été déclaré coupable de certains incidents et condamné à quatre ans et cinq mois de prison. L’accusé ne s’en est jamais pris physiquement au couple ni à la maison familiale.
La séparation entre lui et Mélanie Larochelle, qui ont eu un enfant au cours de leur fréquentation de deux ans, s’était pourtant bien passée en 2005.
Mais l’ex n’a pas accepté qu’elle ait un nouveau conjoint, qu’il considérait comme dangereux pour son fils.
« Le seul trouble dans la vie de Steve, c’est moi. Je suis son cancer », a dit M. De Serre, en entrevue au Journal.
« LE SEUL TROUBLE DANS LA VIE DE STEVE, C’EST MOI. JE SUIS SON CANCER »
AUCUN REMORDS
Même en prison, Larrivée a continué de cultiver de la rancoeur.
Il a demandé à ses codétenus de brûler la résidence familiale et de commettre des voies de fait contre eux. Ça lui a d’ailleurs valu deux ans de prison de plus en 2015.
L’homme de 45 ans vient de se faire refuser, pour une troisième fois, l’autorisation de sortir de prison avant la fin de sa peine, prévue en 2019, parce qu’il est considéré comme dangereux.
« Il n’a aucun remords. Pour lui, ce qu’il a fait, c’était justifié et justifiable », exprime son ex-conjointe Mélanie Larochelle.
Celle-ci a fait parvenir une lettre à la Commission des libérations conditionnelles pour dire qu’elle craignait pour sa vie s’il était libéré. Elle a peur qu’il revienne pour tout détruire.
Larrivée a tellement multiplié les requêtes judiciaires afin de faire valoir ses droits parentaux, qu’il a complètement perdu ses droits d’accès envers son ado.
« Il n’a plus rien à perdre », lance M. De Serre.
Les méfaits sur la ferme de M. De Serre se produisaient souvent de nuit. La grande terre de 325 acres rendait la surveillance ardue. Si bien qu’il était très difficile d’accumuler des preuves pour le faire arrêter.
Des caméras et des détecteurs de chaleur ont été installés. Le maire de Tingwick et les voisins ont été mobilisés pour permettre l’arrestation de Larrivée en septembre 2010.
Le maire a fourni des téléavertisseurs à plusieurs voisins. Tous se relayaient pour faire de la surveillance en pleine nuit afin de réussir à l’épingler.
« On ne pouvait pas savoir où il se cachait parce qu’il changeait de place tout le temps », relate Mme Larochelle.
– Alain De Serre, victime