Le Journal de Montreal

Bouchon cauchemard­esque pour les automobili­stes

Le camion-citerne qui s’est renversé hier aurait été déstabilis­é par son chargement

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Le camion-citerne qui s’est renversé dans une bretelle d’accès du pont Champlain hier matin aurait été déstabilis­é par son chargement, causant bien des maux de tête aux automobili­stes montréalai­s.

« Ça m’a pris plus d’une heure juste pour sortir de là, relate Marc-André Bilodeau. C’était tout simplement l’enfer. »

Comme bien d’autres automobili­stes, l’importante congestion provoquée dans ce secteur, déjà difficile en raison des travaux routiers, a considérab­lement retardé son arrivée au boulot.

Certains conducteur­s sont restés coincés deux heures ou plus dans le trafic. Les autres ponts de la Rive-Sud étaient aussi congestion­nés.

Le camion de l’entreprise Brasseur Transport transporta­nt du sucre liquide s’est renversé vers 7 h 30 dans la bretelle d’accès de l’autoroute 10 est, à la hauteur de L’Île-des-Soeurs.

Selon Rick Leckner, porte-parole pour la maison mère TFI qui a acquis l’entreprise de la Rive-Sud au début du mois, le conducteur n’était pas un employé de la compagnie, mais bien un chauffeur privé.

L’homme de 56 ans partait de l’usine de Sucre Lanctic, sur la rue Notre-Dame Est à Montréal, pour se rendre sur la Rive-Sud de Montréal. Après sa sortie de route, il a été transporté à l’hôpital pour des blessures mineures.

« J’ai entendu un gros bruit et j’ai vu un énorme nuage de poussière. Moi et mon partner on a couru vers le camion pour secourir le gars. On l’a aidé à sortir à travers un trou dans le toit », a raconté un travailleu­r du chantier.

VITESSE DANS LES COURBES

La Sûreté du Québec n’était pas en mesure d’expliquer les causes de la sortie de route du poids lourd qui est le seul véhicule impliqué, mais rien n’indiquait que le camionneur avait commis une « manoeuvre dangereuse ».

« L’accident a été causé par le transfert de poids de 35 000 kg de sucre liquide dans le virage », a néanmoins affirmé M. Leckner.

Stéphane Émond, propriétai­re du Centre de formation du routier de Montréal, avance que, dans bien des cas, les camionneur­s n’anticipent pas suffisamme­nt les virages. Il explique qu’un chauffeur de citerne devrait ralentir d’au moins 10 à 15 km/h sous la limite de vitesse suggérée pour éviter un transfert de poids brusque.

La configurat­ion actuelle aux abords de l’échangeur Turcot rend toutefois les manoeuvres des camionneur­s périlleuse­s, suggère Marc Cadieux de l’Associatio­n du camionnage du Québec.

« Il y a des courbes qui n’existaient pas dans les contournem­ents et il y a des murets additionne­ls. C’est à s’y perdre d’une journée à l’autre », avance le représenta­nt de l’industrie.

OPÉRATION DÉLICATE

La carcasse du fardier a pris plus de quatre heures avant d’être remorquée.

« Il y avait des fils électrique­s sur l’équipement, mentionne Pierre Laberge, président du Groupe Laberge, en charge de l’opération de remorquage. Il fallait ensuite vider le contenu de la citerne pour éviter les déversemen­ts. »

Ses employés ont eux aussi eu de la difficulté à se rendre sur les lieux de l’accident en raison de la congestion.

« C’est triste pour les automobili­stes, mais c’était une opération délicate, même avec notre expertise », poursuit-il. – Avec la collaborat­ion de Daphnée Hacker

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ET AGENCE QMI, KARIANE BOURASSA PHOTOS PIERRE-PAUL POULIN La sortie de route du camion-citerne (en mortaise) a provoqué une importante congestion dans le secteur du pont Champlain.

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