Le Journal de Montreal

Des chauffeurs de Téo Taxi veulent être syndiqués

Des employés sont insatisfai­ts du climat de travail, du salaire et des horaires

- CHRISTOPHE­R NARDI

Se plaignant d’un mauvais climat de travail, d’horaires « impossible­s » et de problèmes de paie, des chauffeurs de Téo Taxi sont si frustrés envers leur employeur qu’ils ont déposé une demande formelle pour se syndiquer, a appris Le Journal.

Ayant reçu l’appui d’assez de chauffeurs, le syndicat Teamsters Québec a déposé le 22 mai au Tribunal administra­tif du travail une première requête en accréditat­ion syndicale visant « tous les salariés » de l’entreprise de taxi électrique d’Alexandre Taillefer.

Celui-ci devra maintenant trancher s’il accepte tout de suite la demande, exige un vote chez les membres ou la rejette carrément.

« Il y a des travailleu­rs de Téo Taxi qui nous ont contactés il y a quelque temps parce qu’ils n’étaient pas contents de la façon que les choses se passaient chez eux. On nous a notamment dit que les conditions n’étaient pas au niveau qu’ils désiraient. Les enjeux varient d’un travailleu­r à l’autre, mais les enjeux soulevés par Le Journal sont revenus de manière récurrente », explique Stéphane Lacroix, porte-parole des Teamsters.

NOMBREUX IRRITANTS

Ce dernier se référait à un article publié il y a deux semaines qui révélait que de nombreux chauffeurs dénonçaien­t des horaires de travail qui affectaien­t leur vie familiale, le salaire de 15 $ de l’heure et le sentiment de toujours être épiés par l’employeur, qui limite même leurs pauses toilettes.

Alexandre Taillefer avait nié ces allégation­s, mais le sentiment existait toujours chez deux chauffeurs rencontrés par hasard, hier.

« Quand j’ai commencé à travailler ici, il y a deux ans, c’était une belle entreprise avec une image verte parce qu’elle se souciait de l’environnem­ent. Aujourd’hui, elle est juste verte parce que la direction ne pense qu’à l’argent », s’insurge l’un d’entre eux, qui a préféré taire son nom par peur de représaill­es.

COMMUNICAT­ION

De son côté, Téo Taxi admet qu’il y a eu des lacunes concernant la communicat­ion entre la direction et ses 1000 chauffeurs depuis un certain temps, mais nie l’existence de la majorité des problèmes évoqués par des employés au Journal.

« Il y a eu des pépins dans les talons de chèque qui ont toujours été réparés, et tous les pourboires sont versés aux chauffeurs […] C’est certain qu’il y a de l’éducation à faire avec plusieurs chauffeurs, qui ne sont pas toujours habitués à être des employés salariés après avoir passé des années comme travailleu­rs indépendan­ts, indique Jean Vachon, directeur des communicat­ions chez Taxelco, la société qui chapeaute Téo Taxi.

Mais Téo doit mieux travailler sur la communicat­ion, et nous voulons offrir un maximum de transparen­ce aux chauffeurs », assure-t-il.

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Des chauffeurs chez Téo Taxi, qui doivent se rendre au garage de l’entreprise dans le quartier Pointe-Saint-Charles, à Montréal, pour prendre leur véhicule de travail, sont si frustrés de leurs conditions qu’ils demandent maintenant d’être syndiqués.
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STÉPHANE LACROIX Porte-parole des Teamsters

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