Le Journal de Montreal

Il fait entrer de la drogue en prison pour epater ses codetenus

- MICHAËL NGUYEN

Un prisonnier qui a introduit pour 17 000 $ de drogue et un kilo de tabac au pénitencie­r pour épater ses codétenus s’est non seulement fait pincer, mais il a aussi écopé de trois ans et demi d’incarcérat­ion supplément­aire.

« Il avait une étiquette de trafiquant et voulait montrer qu’il pouvait introduire de grandes quantités de drogue en prison », a expliqué le juge Serge Champoux en condamnant Gaétan D’Amours la semaine dernière au palais de justice de Cowansvill­e.

CAMION DE LIVRAISON

D’Amours, 55 ans, est décrit comme un membre important d’un réseau local de trafic de drogue.

En 2010, il purgeait une peine de pénitencie­r quand il a trouvé un moyen de faire entrer les substances convoitées qui valent beaucoup plus cher en établissem­ent carcéral qu’à l’air libre.

« Le colis était emballé soigneusem­ent et placé sous un camion d’une laiterie qui livrait des produits au pénitencie­r », affirme le magistrat dans son jugement.

Les responsabl­es de la prison n’y ont vu que du feu, jusqu’à ce qu’un complice se fasse attraper la main dans le sac, alors qu’il était caché sous le camion. Les autorités ont alors saisi le pactole qui consistait en 69,1 g de cannabis, 99 g de haschich et plus de 1 kg de tabac.

« La drogue dans un pénitencie­r est un grave fléau, a rappelé le juge. On connaît aussi trop bien les conséquenc­es du trafic de drogue dans les prisons, qu’il s’agisse de la violence engendrée pour la distribuer [ou] les pressions sur les familles pour payer des dettes. »

CERVEAU DE L’OPÉRATION

Pour la Couronne, D’Amours méritait quatre ans de pénitencie­r, étant donné qu’il a été le cerveau de l’opération et que son complice avait écopé de 28 mois d’incarcérat­ion. La défense, de son côté, réclamait une peine à purger dans la collectivi­té.

L’avocat Jocelyn Grenon a plaidé la réhabilita­tion de son client, de sa bonne conduite depuis qu’il avait été libéré à l’époque, et du délai de huit ans entre le crime et la sentence.

Le juge a toutefois penché du côté de la Couronne, en tenant compte surtout des « effets catastroph­iques » des stupéfiant­s en milieu carcéral.

« [D’Amours] ne démontre pas de remords, pas de regrets, sinon pour luimême et son fils, conclut le magistrat. Sa reprise en main apparaît aussi douteuse. »

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