Donald Trump gracie un ultraconservateur très controversé
WASHINGTON | (AFP) Le président américain Donald Trump a confirmé hier sa volonté d’user à discrétion de son droit de grâce, dont il a fait bénéficier un ultraconservateur polémiste très anti-démocrate.
M. Trump a gracié Dinesh D’Souza, un chroniqueur et réalisateur extrêmement critique de l’ex-président Obama, qui avait été condamné pour infraction aux lois sur le financement électoral.
COUPABLE
Contrairement à ses prédécesseurs — Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama — qui ont chacun attendu plus de deux ans avant d’accorder leur première grâce, Donald Trump montre qu’il n’hésite pas à utiliser ce droit régalien quand il considère que la justice a fait fausse route. C’est souvent ses partisans qui en profitent.
« Je vais accorder une grâce totale à Dinesh D’Souza aujourd’hui. Il a été traité de façon très injuste par l’État », a tweeté le président américain.
M. D’Souza avait plaidé coupable en 2014 d’avoir fait verser, par deux associés utilisés comme hommes de paille, 20 000 $ à une candidate républicaine au Sénat en 2012. Wendy Long se présentait pour l’État de New York. La limite légale, de la part d’un particulier, était à l’époque de 5000 $. Le réalisateur avait ensuite remboursé ses associés.
Il avait été condamné à 30 000 $ d’amende et à cinq ans de mise à l’épreuve, dont huit mois dans un centre de liberté surveillée.
TWEETS POLÉMIQUES
Dans un récent tweet, qui a suscité une vive indignation, Dinesh D’Souza s’est moqué d’élèves rescapés d’une tuerie dans leur école en Floride, après que le Sénat de cet État eut rejeté une proposition de loi visant à interdire les fusils d’assaut.
Dans d’autres tweets plus anciens, le chroniqueur a été accusé d’utiliser des sous-entendus racistes, notamment en associant à Barack Obama les mots « boy » et « ghetto ». De plus, il n’avait pas hésité à présenter M. Obama comme un « Trayvon adulte », en référence à Trayvon Martin, un adolescent noir abattu par un vigile en Floride.
Dinesh D’Souza reste toutefois très apprécié de certains cercles conservateurs.
Le locataire de la Maison-Blanche a confié envisager de nouveaux gestes de clémence, au bénéfice de Rod Blagojevich ou de Martha Stewart.