Le numéro 1 mondial du pétrole Mobil s’implante au Québec
Il ne prévoit pas vendre son essence à un prix aussi bas que Costco
La bannière du géant pétrolier Mobil va faire son entrée au Québec cet été en s’affichant en grosses lettres dans neuf stations-service collées à un Loblaw.
« Nous regardons des sites actuels de Loblaw où il y a assez d’espace pour construire une station à essence, et nous voulons aussi ajouter la marque Mobil à des endroits qui ne sont pas près d’une épicerie », confirme au Journal Joseph C. Calderone, PDG de la filière du fonds ontarien Brookfield BG Fuels qui a obtenu le droit d’utiliser la marque ici.
En juillet 2017, Brookfield a mis la main sur les 213 stations à essence de Loblaw au Canada pour 540 M$, dont neuf au Québec, qui porteront le nom de Mobil d’ici le mois d’août.
Au Canada, la multinationale américaine ExxonMobil, valorisée à plus de 445 milliards $, possède 70 % d’Imperial Oil. Imperial Oil a deux branches : Esso et Mobil, qu’elle va lancer avec BG Fuels.
RAFFINÉE AU QUÉBEC
Le grand responsable de l’implantation de la marque texane chez nous, Joseph C. Calderone, jure par ailleurs que l’essence vendue chez Mobil proviendra du Québec. « L’essence, je le promets, viendra du système de raffinage québécois », insiste-t-il.
Par contre, même si Mobil va développer le concept à la Costco, style « épicerie-essence », les automobilistes ne doivent pas s’attendre à l’avoir à bas prix. « Nous n’aurons pas des prix égaux à Costco, non », laisse tomber M. Calderone.
Selon lui, Mobil « alignera » ses prix sur le marché et misera plutôt sur son système de points Optimum pour que les Québécois puissent « avoir de gros rabais sur la nourriture en les utilisant ».
« Ces points seront échangeables contre de l’épicerie gratuite ou des produits de santé ou de beauté dans tous les magasins Maxi, Provigo et Pharmaprix », précise la directrice principale des affaires corporatives et communications de Loblaw, Johanne Héroux.
« SAINE CONCURRENCE »
Hier, le porte-parole de Costco, Ron Damiani, n’a pas voulu se prononcer sur l’arrivée de la bannière. « On ne commente pas l’environnement compétitif au niveau de l’essence ou d’autres choses », a-t-il répété.
De son côté, Couche-Tard, qui possède 530 stations-service au Québec, après avoir avalé les 270 stations Esso au Québec et en Ontario pour près de 1,7 G$ il y a deux ans, et plus récemment 110 Ultramar au Québec, ne s’est pas montrée inquiète.
« On ne voit pas d’impact à court, moyen ou long terme pour nos stations », a partagé sa porte-parole, Sandrine Paquet.
« L’important, c’est que tout le monde respecte les règles de la saine concurrence », a conclu Sonia Marcotte, présidente-directrice générale de l’Association des distributeurs d’énergie du Québec (ADEQ), comptant près de 2300 points au Québec.