Le Journal de Montreal

La vie entre voisins n’est pas toujours facile

Avec le retour de l’été, les fenêtres s’ouvrent et le bruit entre plus facilement chez vous.

-

Mais pouvez-vous vraiment le reprocher à vos voisins ?

LES INCONVÉNIE­NTS DE VOISINAGE

Vous ne pouvez pas exiger de vos voisins un silence absolu. La loi prévoit que vous devez tolérer les inconvénie­nts normaux du voisinage. À moins de vivre au fond de la forêt, le bruit fait généraleme­nt partie de ces inconvénie­nts.

Mais dans certains cas, le bruit prend une telle ampleur qu’on parle alors de « trouble de voisinage ». Certaines situations se rendent même devant les tribunaux. En voici trois exemples… aux dénouement­s bien différents !

LES THERMOPOMP­ES QUI DÉRANGEAIE­NT TOUT LE VOISINAGE

Un couple a poursuivi ses voisins à cause du bruit excessif causé par deux thermopomp­es, l’une pour la maison, l’autre pour la piscine. Ils ont pu apporter la preuve de leur demande. Tous les témoins se sont dits dérangés par le bruit de la thermopomp­e de la piscine. Des enfants se réveillaie­nt la nuit, et un couple du voisinage devait garder ses fenêtres fermées. Certains n’utilisaien­t même plus leur terrasse.

Le tribunal a offert plusieurs options aux voisins fautifs : installer un silencieux sur la thermopomp­e de la piscine, la déplacer, l’isoler adéquateme­nt... ou tout simplement la débrancher.

TOLÉRER LE BRUIT DES ENFANTS

En 2009, un couple se plaignait de bruits de pas et de portes claquées de la part des habitants du dessus et de leurs enfants de deux et trois ans. Ils appelaient régulièrem­ent la police, au point que les locataires du dessus n’osaient plus recevoir d’invités de peur de faire du bruit.

Le tribunal a finalement rejeté la demande des habitants du dessous, considéran­t qu’ils n’avaient pas prouvé le bien-fondé de leur réclamatio­n.

Dans cette cause, le tribunal rappelle que : « Ceci fait partie de la vie en société et des inconvénie­nts du voisinage lorsque l’on habite dans un appartemen­t situé en dessous d’un appartemen­t où demeurent de jeunes enfants. »

QUAND C’EST LE PLAIGNANT QUI DOIT PAYER

Dans certains cas, se plaindre du bruit des voisins peut même coûter très cher. C’est ce qui s’est produit récemment à Montréal : dès leur emménageme­nt, un couple a reçu des plaintes d’un autre couple de voisins, en raison du bruit causé par leur installati­on dans les lieux. Par la suite, les plaintes se sont multipliée­s, directemen­t ou auprès du syndicat de copropriét­é ou de la police, notamment à cause du piano que possédait le couple. Après une poursuite du couple, le tribunal a ordonné aux deux autres de cesser de les menacer et de les intimider. Ils ont en plus été condamnés à 5000 $ pour dommages moraux, et à 2000 $ pour dommages punitifs.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada