Conte à l’ombre de ses vice-premiers ministres
ROME | (AFP) Quasiment silencieux depuis sa prise de fonction, le nouveau chef du gouvernement italien Giuseppe Conte s’est attelé hier à ses nouvelles fonctions, alors que ses puissants vice-premiers ministres, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, occupaient le devant de la scène en donnant le ton de la politique gouvernementale.
M. Conte, un juriste novice en politique, doit appliquer le programme anti-austérité et sécuritaire de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème).
Dans l’immédiat, il devra d’abord traiter les dossiers transmis par son prédécesseur de centre-gauche Paolo Gentiloni : les entreprises en difficulté comme le sidérurgiste Ilva et Alitalia, le sommet du G7 la semaine prochaine et celui de l’Union européenne à la fin du mois, ou encore l’immigration.
Or, l’immigration est justement le cheval de bataille de Matteo Salvini, 45 ans, chef de la Ligue, vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, qui a annoncé dès vendredi un déplacement en Sicile pour évaluer sur place la situation.
« Le bon temps pour les clandestins, c’est fini : préparez-vous à faire les valises », a lancé hier le chef de ce parti anti-immigré et anti-islam, au cours d’une réunion publique dans le nord de l’Italie. Il a annoncé ce déplacement alors que quelque 158 migrants, dont neuf enfants, ont débarqué vendredi soir à Pozzallo, en Sicile.
MESSAGE SUR FACEBOOK
Depuis son accession vendredi à la tête du gouvernement, M. Conte s’est contenté d’un message sur Facebook pour annoncer qu’il s’était entretenu avec Angela Merkel et Emmanuel Macron, qu’il verra au sommet du G7 en tant que « porte-parole des intérêts des citoyens italiens ».
Les chefs de la Ligue et du M5S, ses deux vice-premiers ministres, occupent eux le devant de la scène en multipliant les déclarations.
M. Di Maio, vice-premier ministre et ministre du Développement économique et du Travail, a lui annoncé hier sur Facebook que « les entrepreneurs doivent être laissés en paix ».
« L’employeur et l’employé en Italie ne doivent pas être des ennemis », a-t-il ajouté, promettant aux Italiens : « Je ne vous décevrai pas. »