Le Journal de Montreal

COUPE STANLEY DE 1993 : DÉJÀ 25 ANS

- BENOÎT RIOUX

Guy Carbonneau a 58 ans. Il en avait 33 quand il a soulevé la coupe Stanley pour une deuxième fois dans l’uniforme du Canadien en juin 1993.

La réalité n’est pas différente pour les anciens joueurs de hockey : la vie va vite.

Vingt-cinq ans après la dernière conquête du Tricolore, « Carbo » est le premier à reconnaîtr­e que le temps passe et qu’il aimerait définitive­ment voir plus souvent certains anciens coéquipier­s avec lesquels il a partagé le bonheur de gagner le précieux trophée.

« Si on prend un gars comme Patrick Roy, c’est un ami, mais je n’ai pas la chance de le voir très souvent. On a chacun nos vies », note Carbonneau.

Celui qui était le capitaine du Canadien en 1993 venait de compléter une ronde de golf lorsqu’il a pris le temps de mener cette entrevue téléphoniq­ue en marge de ce 25e anniversai­re.

« C’est sûr que ma première coupe Stanley en 1986, elle a un goût beaucoup plus spécial, dit-il, avec sa franchise habituelle. C’était l’accompliss­ement. Tout le monde qui joue au hockey rêve depuis qu’il est jeune de gagner la coupe Stanley. Mais la coupe de 1993, elle se rapproche de ça par le fait que j’étais le capitaine de l’équipe et par le fait qu’on a gagné à Montréal, devant nos partisans. En 1986, on l’avait emporté à Calgary. »

UN LIEN SOLIDE

Au fil des ans, Carbonneau a ajouté une troisième coupe à sa collection, soit en 1999, dans l’uniforme des Stars de Dallas. Il avait 39 ans. C’était à son avant-dernière saison.

« Dans les trois équipes avec lesquelles j’ai gagné, c’est sûr qu’il y a des joueurs avec qui j’ai plus d’affinités. Dans un parcours qui mène jusqu’à la coupe Stanley, tu apprends à connaître les autres gars de fond en comble. Ça crée un lien plus solide, plus creux. »

Et quand on en gagne deux, comme ce fut le cas avec Roy notamment, c’est encore mieux.

DU RESPECT POUR JACQUES DEMERS

Parmi les membres de l’édition de 1993, « Carbo » se montre particuliè­rement éloquent au moment de parler de l’entraîneur-chef Jacques Demers.

« J’ai un énorme respect pour l’être humain qu’est Jacques Demers, confie-til. C’est une maudite bonne personne. Dans la vie, il y a des gens que tu croises et qui te frappent plus que d’autres et Jacques en est un. »

Depuis que Jacques Demers a été terrassé par un accident vasculaire cérébral en avril 2016, Carbonneau lui a notamment rendu visite à l’hôpital. Aujourd’hui, l’entraîneur a 73 ans. Il en avait 48 quand il a mené le Canadien vers la grande conquête en 1993.

PENSÉE POUR UN DISPARU

Un joueur de l’équipe de l’édition de 1993 est décédé : Todd Ewen.

Le suicide de ce dernier, en septembre 2015, mène inévitable­ment « Carbo » à une profonde réflexion.

« Todd, ça demeure un joueur qui était apprécié de tout le monde. C’est toujours triste d’apprendre que quelqu’un a connu une fin aussi tragique. Est-ce qu’on aurait pu le voir ? Est-ce qu’on aurait pu l’aider ? Comme je disais plus tôt, quand tu gagnes la Coupe Stanley avec un coéquipier, il y a un lien qui reste tissé serré. »

Todd Ewen avait 27 ans quand il a soulevé la coupe Stanley avec le Canadien, en 1993.

Pour les 25 ans de la conquête de 1993, de nombreux joueurs de cette édition ont prévu une rencontre informelle, cette semaine. L’organisati­on du Canadien va honorer l’équipe au cours de la prochaine saison.

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 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Le 9 juin 1993, le Canadien dirigé par Jacques Demers remportait la 24e Coupe Stanley de son histoire devant ses partisans au Forum de Montréal.
PHOTO D’ARCHIVES Le 9 juin 1993, le Canadien dirigé par Jacques Demers remportait la 24e Coupe Stanley de son histoire devant ses partisans au Forum de Montréal.

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