Le Journal de Montreal

Le bâton illégal de Marty McSorley fait encore jaser

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AGENCE QMI | Il y a 25 ans, aujourd’hui, le Canadien faisait un pas important vers la Coupe Stanley de 1993 grâce au bâton illégal de Marty McSorley.

« Était-ce une loi non écrite de laisser les adversaire­s jouer avec leur bâton ? Peut-être. Mais quand t’arrives en finale de la Coupe, les lois non écrites n’existent plus», fait remarquer Guy Carbonneau, dans une entrevue accordée à l’Agence QMI.

Capitaine du Tricolore à l’époque, « Carbo » fut au coeur de l’action. C’est lui qui avait suggéré à l’entraîneur-chef Jacques Demers de demander à ce que l’on vérifie le bâton de McSorley, en fin de troisième période, lors du deuxième match de cette finale contre les Kings de Los Angeles.

« Dans ce match-là, c’est bête à dire, mais c’est Marty McSorley qui a fait l’erreur d’utiliser un bâton illégal en fin de match, a estimé Carbonneau. Mais je comprends la frustratio­n de Marty, ce n’était pas une punition appelée à outrance à l’époque. »

CHEZ LE CH AUSSI

Carbonneau convient que plusieurs joueurs du CH utilisaien­t eux-mêmes des bâtons avec une courbe illégale en 1993. Par exemple, l’attaquant Vincent Damphousse pouvait avoir six bâtons à sa dispositio­n, trois légaux et trois illégaux. Mais avec un pointage serré, dans les 15 dernières minutes de la troisième période, il prenait bien soin de jouer avec un bâton conforme.

En se rappelant des circonstan­ces, on peut avancer que le Canadien n’aurait peut-être pas gagné la Coupe Stanley, n’eût été le bâton de McSorley, un bâton qui a tout changé.

Le CH avait perdu le premier match de cette finale au Forum et la formation de Wayne Gretzky menait 2 à 1 dans la deuxième rencontre, avec une minute et 45 secondes à écouler au troisième tiers. Devant la suggestion de « Carbo », Demers demande à l’arbitre Kerry Fraser que l’on mesure la courbe du bâton de McSorley. Elle semble un peu trop prononcée. Après vérificati­on, le bâton est jugé illégal.

La pénalité aux Kings est décernée et le gardien Patrick Roy est retiré de la rencontre au profit d’un joueur supplément­aire. À 6 contre 4, le défenseur Éric Desjardins marque son deuxième but du match avant de trancher lui-même le débat en complétant son tour du chapeau en début de prolongati­on. Ainsi, le Canadien s’envole vers Los Angeles avec une égalité de 1-1 plutôt que de tirer de l’arrière par deux matchs. La suite appartient à l’Histoire : le Tricolore a remporté les trois parties subséquent­es.

LA VÉRITABLE HISTOIRE ?

Naturellem­ent, un tel scénario s’accompagne toujours de quelques ragots au fil des ans. McSorley a lui-même déjà affirmé que le Canadien avait subtilisé le casier à bâtons des Kings avant le match numéro 2.

« Nous savons tous qu’ils ont amené le rack dans leur vestiaire, a indiqué McSorley, cité par le site web de la Ligue nationale de hockey, en mai 2012. C’est franc et honnête. Est-ce que je suis là à me plaindre? Non. Mais c’est ce qui est arrivé. »

« Personne ne m’a donné d’informatio­n sur le bâton, persiste et signe Carbonneau, 25 ans plus tard. Tout le monde semble avoir sa propre version des faits, mais on n’a jamais mesuré leurs bâtons dans le vestiaire ou dans leur rack et on n’avait aucune combinaiso­n de leurs cadenas. »

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PHOTO D’ARCHIVES À la demande du CH, l’arbitre Kerry Fraser a mesuré le bâton de Marty McSorley.

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