Le Journal de Montreal

AU BOUT DE LA ROUTE LA MER & LA PAIX

- RÉJEAN TREMBLAY rejean.tremblay@quebecorme­dia.com

PARKSVILLE | C’est un peu fou. L’hôtel, à Victoria, est situé rue Montréal. Puis, après avoir tourné à gauche, on arrive dans la rue Québec. Et en cours de route, après une cinquantai­ne de kilomètres en direction de Parksville, on croise la rue Shawinigan. Pas tout à fait Shawinigan, mais assez pour faire sourire Adam Braidwood.

Cette route, le solide boxeur la connaît par coeur. On prend la Nationale 17 et on roule pendant plus de deux heures en traversant quelques villes et villages, jusqu’à Parksville. C’est là que Braidwood s’entraîne, quatre fois par semaine, au gym Limitless de son coach Rich Le Stage. Quatre fois par semaine, quatre fois quatre heures, avec l’essence à 1,69 le litre en Colombie-Britanniqu­e, avec les courses et les commission­s à bord d’un vieux VUS Jeep que lui a donné un ami, ça veut dire aussi 600 ou 700 $ d’essence par semaine.

PASSION ET PERSÉVÉRAN­CE

Quand je rappelle ces chiffres à Le Stage, ancien nom français Lestage, en lui demandant ce que ça veut dire pour lui, il répond : « Dedication ! » Ça pourrait se traduire par implicatio­n, passion, persévéran­ce…

C’est après sa victoire contre Éric Martel, à Québec, qu’Adam Braidwood a vraiment fait la connaissan­ce de Rich Le Stage. L’homme tranquille qu’on a vu à ses côtés au Casino et qui sera à Shawinigan, jouissait déjà d’une bonne réputation après avoir formé quelques champions canadiens : « Mais Adam et moi, on voulait se connaître socialemen­t avant de s’engager. Et je suis d’accord avec cette démarche. Quand j’ai vu qu’il était aussi sérieux, j’ai accepté de m’atteler à la tâche. En fait, il fallait lui montrer à boxer, il fallait lui faire perdre ses mauvaises habitudes et lui en faire acquérir de nouvelles. Ça ne se fait pas en trois mois. C’est long, ça prend un an si on ne veut pas que le boxeur retombe dans ses travers quand il est sous pression. Il a travaillé d’arrache-pied. Et jamais je ne l’ai entendu se plaindre. Vous avez vu son jab et sa défense à Edmonton, ce n’est plus le boxeur que les fans ont vu contre Martel. Il est dans une forme bien supérieure, il est plus rapide et il cogne encore plus fort », d’expliquer Le Stage.

LE SOLEIL SE MARIE AVEC LA MER

Mais avant même de se rendre au gym, Braidwood nous avait demandé de rouler jusqu’à Qualicum Beach. Là, le soleil et la mer se marient tout juste au début de la soirée. C’est poignant. C’est la paix absolue. Tellement qu’on ne peut même pas soupçonner la proximité de la petite bourgade

de Qualicum Beach à un ou deux kilomètres.

C’est là qu’Adam Braidwood s’est installé pour poursuivre son camp d’entraîneme­nt après mon départ. Un ami lui a trouvé un petit condo.

C’est là aussi que vit April, une magnifique jeune femme de 34 ans. April a vécu quatre ans à Paris, dans le 9e arrondisse­ment, et se débrouille bien en français. Sans doute à cause de sa situation personnell­e pour le moins précaire, Braidwood tente de se montrer simplement amical avec April.

Mais tout indique qu’elle sera à Shawinigan pour servir d’interprète au boxeur. Et à voir ses yeux et son teint rosi quand elle parle de lui, on devine facilement que le français de Shawinigan n’a pas besoin de ressembler à celui de Paris pour justifier le voyage. Pas obligée de comprendre ce que veut dire « ousqué la police ? Là, dans le coin, qu’a watche… »

Pour ça, on aurait pu proposer à Braidwood les services d’Alain Chantelois…

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PHOTO COURTOISIE Qualicum Beach, c’est le havre de paix d’Adam Braidwood où il poursuit son entraîneme­nt.

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