Le Journal de Montreal

Flou autour des dépenses des partis avant l’élection

Des parlementa­ires ont exprimé leurs préoccupat­ions à ce sujet

- ALEXANDRE ROBILLARD

À quatre mois des élections, le président de la commission chargée de suivre le travail du directeur général des élections (DGE) croit que l’encadremen­t des dépenses préélector­ales n’est pas assez clair.

Sur le terrain et dans les médias, les partis politiques s’activent en vue du scrutin. Le Parti libéral du Québec (PLQ) a récemment créé un site internet qui dénonce les positions du chef caquiste François Legault. De son côté, la Coalition avenir Québec multiplie les publicités à la radio et à la télévision.

Président de la commission des institutio­ns, Pierre Michel Auger donne quant à lui l’exemple d’une publicité d’un parti dans un abribus dans sa région.

« Est-ce que c’est correct actuelleme­nt, qu’on ait ce genre de publicité ? » s’est-il interrogé en entrevue.

L’instaurati­on d’élections à date fixe, qui se tiendront pour la première fois en octobre, pourrait plus facilement permettre à des partis politiques de devancer des dépenses qui, autrement, auraient été comptabili­sées durant la période de campagne.

En décembre 2016, l’Ontario a fixé un plafond interdisan­t aux partis de dépenser plus de 1 million $ en « publicité politique » dans les six mois qui précèdent l’élection générale, prévue tous les quatre ans, en juin.

PAS CLAIR

M. Auger s’est fait l’écho de ses collègues députés membres de la commission.

« Les membres […] auraient aimé avoir plus de précisions sur ce que sont des dépenses préélector­ales et ce à quoi on pourrait avoir droit ou pas », a dit le député libéral de Champlain.

Selon M. Auger, le DGE, Pierre Reid, savait depuis longtemps que cette nouvelle échéance approchait.

« Ça fait quand même plusieurs années qu’on sait qu’on est à date fixe. J’aurais aimé qu’on en sache un peu plus. »

MODIFICATI­ONS

En février 2016, M. Reid avait pourtant évoqué la possibilit­é d’encadrer les dépenses préélector­ales. Il a ensuite renoncé à faire des propositio­ns avant le vote.

À l’Assemblée nationale mercredi, M. Reid a expliqué qu’il était trop tôt pour suggérer des changement­s à la Loi électorale.

« Quand on a fait l’analyse de tout ça, on a dit: on propose quoi comme montant, comme règle ? On n’avait pas d’expérience. »

Son équipe fait actuelleme­nt une veille et examinera ensuite les rapports financiers des partis.

« L’objectif est de voir si, en connaissan­t la date des élections, on a un afflux de dépenses qui se font », a-t-il dit.

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PIERRE MICHEL AUGER Député

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