Harcèlement extrême dans la cuisine du resto
Un ado qui a été menacé d’être violé ne veut plus devenir cuisinier
Un adolescent de 16 ans qui rêvait de devenir chef cuisinier a vite déchanté après des mois à se faire harceler et menacer d’être violé par un collègue, a-t-il déploré à la cour hier.
« Ça m’a fait perdre mon intérêt pour la cuisine, c’est triste parce que j’étais bon », a émotivement raconté le jeune adulte, au palais de justice de Montréal, aux plaidoiries sur la peine de Frank Calise.
Le jeune, que l’on ne peut identifier puisqu’il était mineur au moment des faits, a expliqué qu’à l’été 2016, son école lui avait trouvé un stage dans un restaurant montréalais.
DES MOIS D’ENFER
« J’étais excité parce que je voulais devenir chef cuisinier », a expliqué le jeune.
Sauf que rapidement, le jeune a été confronté à Calise, un employé de 35 ans qui lui a fait vivre des mois d’enfer.
Rapidement, Calise s’est mis à passer des remarques vulgaires au jeune, tout en feignant qu’il allait attraper ses parties génitales.
« Il prétendait que c’était une joke, il le faisait devant d’autres personnes, a expliqué le jeune. Je détestais ça, ça me rendait malade, j’étais dégoûté. »
ÉVITER LE HARCELEUR
Sauf que le jeune était effrayé et n’osait en parler à personne, pas même à ses parents. Quand il avait trop peur de se rendre au travail, il faisait mine d’être malade.
Le harcèlement a cependant continué, Calise repoussant toujours les limites en frappant le jeune stagiaire, puis en le menaçant de viol.
« J’ai hâte que tu aies 18 ans. Comme ça, je pourrai te violer et te battre », a ainsi dit Calise au jeune.
C’en était trop pour ce dernier qui, en septembre, en a parlé à son père qui lui a dit de ne plus jamais retourner au restaurant. Il a ensuite porté plainte à la police.
D’abord accusé d’agression sexuelle, de voies de fait, de menaces et de harcèlement criminel, Calise a finalement plaidé coupable à une accusation réduite de harcèlement.
Calise était de retour à la cour pour les plaidoiries sur la peine hier, mais à la demande de son avocat Antonio Perfetto, le dossier a été reporté afin d’obtenir de la documentation supplémentaire.
Cela n’a pas empêché la victime de témoigner, et d’expliquer qu’elle est toujours aussi traumatisée.
« J’y repense encore, aux événements, a dit le jeune. J’y pense tous les jours, ça me marquera à vie. »
La suite des observations sur la peine se déroulera en septembre, devant la juge Nathalie Fafard.