Le Journal de Montreal

Harcèlemen­t extrême dans la cuisine du resto

Un ado qui a été menacé d’être violé ne veut plus devenir cuisinier

- MICHAËL NGUYEN

Un adolescent de 16 ans qui rêvait de devenir chef cuisinier a vite déchanté après des mois à se faire harceler et menacer d’être violé par un collègue, a-t-il déploré à la cour hier.

« Ça m’a fait perdre mon intérêt pour la cuisine, c’est triste parce que j’étais bon », a émotivemen­t raconté le jeune adulte, au palais de justice de Montréal, aux plaidoirie­s sur la peine de Frank Calise.

Le jeune, que l’on ne peut identifier puisqu’il était mineur au moment des faits, a expliqué qu’à l’été 2016, son école lui avait trouvé un stage dans un restaurant montréalai­s.

DES MOIS D’ENFER

« J’étais excité parce que je voulais devenir chef cuisinier », a expliqué le jeune.

Sauf que rapidement, le jeune a été confronté à Calise, un employé de 35 ans qui lui a fait vivre des mois d’enfer.

Rapidement, Calise s’est mis à passer des remarques vulgaires au jeune, tout en feignant qu’il allait attraper ses parties génitales.

« Il prétendait que c’était une joke, il le faisait devant d’autres personnes, a expliqué le jeune. Je détestais ça, ça me rendait malade, j’étais dégoûté. »

ÉVITER LE HARCELEUR

Sauf que le jeune était effrayé et n’osait en parler à personne, pas même à ses parents. Quand il avait trop peur de se rendre au travail, il faisait mine d’être malade.

Le harcèlemen­t a cependant continué, Calise repoussant toujours les limites en frappant le jeune stagiaire, puis en le menaçant de viol.

« J’ai hâte que tu aies 18 ans. Comme ça, je pourrai te violer et te battre », a ainsi dit Calise au jeune.

C’en était trop pour ce dernier qui, en septembre, en a parlé à son père qui lui a dit de ne plus jamais retourner au restaurant. Il a ensuite porté plainte à la police.

D’abord accusé d’agression sexuelle, de voies de fait, de menaces et de harcèlemen­t criminel, Calise a finalement plaidé coupable à une accusation réduite de harcèlemen­t.

Calise était de retour à la cour pour les plaidoirie­s sur la peine hier, mais à la demande de son avocat Antonio Perfetto, le dossier a été reporté afin d’obtenir de la documentat­ion supplément­aire.

Cela n’a pas empêché la victime de témoigner, et d’expliquer qu’elle est toujours aussi traumatisé­e.

« J’y repense encore, aux événements, a dit le jeune. J’y pense tous les jours, ça me marquera à vie. »

La suite des observatio­ns sur la peine se déroulera en septembre, devant la juge Nathalie Fafard.

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PHOTO CHANTAL POIRIER Frank Calise (à droite) hier au palais de justice de Montréal accompagné de son avocat Antonio Perfetto.

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