Des journalistes traités aux petits oignons
QUÉBEC | Véritable centre névralgique de la couverture médiatique du Sommet du G7, l’immense salle de presse située au Centre des congrès de Québec bourdonnait d’activité hier, alors que les initiatives pour séduire les journalistes étrangers n’ont pas fait courir les foules.
Pendant que les reporters des grands réseaux de télévision enchaînaient les interventions en direct à l’arrière de la salle, d’autres suivaient le déroulement de l’événement les yeux rivés sur les écrans géants, d’où sont retransmises les images du G7, avant de participer à une séance de breffage technique en fin de journée.
SIROP D’ÉRABLE ET TRAMPOLINE
Les organisateurs ont mis le paquet pour séduire les 1400 journalistes venus du monde entier dans la capitale pour quelques jours. Une somme de 1,4 million $ a notamment été consacrée à la « vitrine d’exposition », qui comprend des installations conçues pour faire découvrir le « savoir-faire canadien » en matière de gastronomie locale et d’innovations, entre autres.
Or, à part la pluie de sirop d’érable au-dessus de la table à desserts qui a piqué la curiosité de plusieurs, les différentes expositions ou installations disponibles n’ont pas été très prisées par les journalistes, davantage préoccupés par les dernières notifications reçues sur leur téléphone cellulaire.
À peine quelques-uns se sont portés volontaires pour tester le « tramponet », un grand filet rebondissant utilisé par les acrobates du Cirque du Soleil, installé dans la salle de repas au-dessus d’un espace de relaxation comprenant chaises suspendues et plantes vertes.
Les organisateurs du « feu de camp méditatif », un espace qui permet de méditer en utilisant un appareil captant l’activité cérébrale, ont aussi eu du mal à recruter des participants pour en faire l’expérience.
L’exposition de Robert Lepage, La bibliothèque, la nuit, était déserte.
Plusieurs journalistes n’étaient tout simplement pas au courant de la présence de ces installations ou préféraient plutôt consacrer leurs quelques heures de temps libre à arpenter les rues de Québec, qu’ils découvriront pour la première fois.
« Québec est tellement une belle ville, j’espère avoir le temps de sortir un peu », a lancé Kanwal Abidi, correspondante à la Maison-Blanche pour The Financial Daily, un quotidien pakistanais.
Pour le moment, elle s’affairait plutôt à suivre à distance les faits et gestes du président américain, comme des dizaines de ses collègues provenant des réseaux CNN, FOX ou NBC, pour ne nommer que ceux-là.
« DU PAREIL AU MÊME »
Plusieurs n’en sont pas à leur première couverture d’un G7, au contraire. Un journaliste d’un grand quotidien italien, La Stampa, qui couvre pour la 10e fois cet événement d’envergure n’était d’ailleurs pas très impressionné par les efforts déployés pour charmer les journalistes étrangers.
« C’est toujours un peu du pareil au même », a-t-il lancé, espérant tout de même trouver quelques heures pour découvrir la capitale d’ici son départ.