Plus de 50 civils tués dans des raids attribués à l’aviation russe
Le Kremlin a une nouvelle fois nié avoir mené ces bombardements en Syrie
BEYROUTH | (AFP) Cinquante et un civils, dont plusieurs enfants ont été tués tard jeudi soir dans la province d’Idleb en Syrie lors de raids attribués à l’aviation de la Russie, alliée du régime syrien, qui a démenti.
Les raids ont frappé jeudi soir la localité de Zardana, contrôlée par des rebelles et des djihadistes dans cette province du nord-ouest du pays en guerre, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Au moins 51 civils dont neuf enfants ont péri dans les bombardements, selon un nouveau bilan de l’OSDH.
Le bilan ne cesse de s’alourdir, car plusieurs corps ont été extraits des décombres de maisons détruites par les bombes, a déclaré le directeur de l’Observatoire, Rami Abdel Rahmane.
L’aviation russe a été plusieurs fois accusée d’avoir fait des victimes civiles dans ses frappes, mais Moscou dément régulièrement, assurant cibler les « terroristes », en référence aux djihadistes ou rebelles.
MOSCOU NIE
Hier, Moscou a encore une fois nié avoir mené des raids contre cette région. « Ces informations n’ont rien à voir avec la réalité », a affirmé le ministère russe de la Défense.
Après les frappes, un important cratère s’est formé au milieu d’immeubles de deux ou trois étages en ruines, selon un correspondant sur place. Des civils ont aidé les secouristes à dégager des corps ensevelis sous les gravats.
Femmes, enfants, personnes âgées et secouristes blessés ont été transportés dans la nuit dans un hôpital proche.
La majeure partie de la province d’Idleb est contrôlée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, une coalition dominée par l’ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie.
Cette province, l’une des dernières à échapper en grande partie au pouvoir de Bachar al-Assad, est régulièrement la cible de raids meurtriers du régime ou de son allié russe.
REPRISE DE L’ÉI
L’État islamique (ÉI) a repris hier une partie de la ville syrienne clé de Boukamal contrôlée par le régime en lançant une série d’attaques suicide meurtrières, l’offensive la plus importante menée depuis des mois par les djihadistes en Syrie.
L’ÉI avait perdu en novembre 2017 Boukamal, le dernier centre urbain qu’il contrôlait dans le pays en guerre après de multiples défaites infligées par le régime et ses alliés.
En parvenant à s’emparer de nouveau d’une partie de cette cité, l’ÉI confirme qu’il reste une force à craindre sur le terrain. Reste à savoir s’il pourra se maintenir dans la ville ou avancer face aux forces loyales au président syrien Bachar al-Assad appuyées par l’aviation russe.