Le Journal de Montreal

Un petit aperçu

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Alors que la rencontre du G7 à Charlevoix est en cours, un important contingent des forces de l’ordre est déployé depuis plusieurs mois pour assurer la sécurité et le bon déroulemen­t du Sommet du G7.

Le Groupe intégré de la sécurité (GIS) a été mis sur pied pour planifier et assurer la sécurité durant le sommet et inclut les services de sécurité publique des différents paliers gouverneme­ntaux, ainsi que les Forces armées canadienne­s.

Pour certains, ce déploiemen­t est d’une envergure beaucoup trop imposante et force les résidents de La Malbaie à vivre dans un climat quasi autoritair­e et sous une surveillan­ce constante des forces de l’ordre. Plusieurs zones autour du Manoir Richelieu sont interdites d’accès et même les résidents vivant à l’intérieur de ces zones ont reçu des accréditat­ions par le Bureau de la gestion des Sommets en collaborat­ion avec la GRC.

UNE OPPORTUNIT­É DE MISE À JOUR

La sécurité extrêmemen­t élevée à La Malbaie, ainsi que la distance entre celle-ci et la Ville de Québec, fait en sorte que malgré qu’une zone de libre expression ait été désignée, la grande majorité des manifestat­ions se déroulera dans la capitale.

La sécurité ayant été rehaussée à Québec, les manifestat­ions demeurent autorisées, mais doivent se dérouler dans le calme tout en respectant un itinéraire préétabli. Sachant que pendant le Sommet des Amériques, en 2001, plusieurs manifestat­ions ont tourné en affronteme­nt avec les forces de l’ordre, le rôle des escouades antiémeute et des différents corps policiers est vital pour la protection des citoyens, ainsi que pour la prévention des dommages aux édifices gouverneme­ntaux et civils qui sont vulnérable­s.

Plusieurs policiers infiltrent les manifestat­ions et recherchen­t ces agents provocateu­rs pour contrer la dégénérati­on des manifestat­ions. Il est du devoir des individus prenant part à ces mouvements de masse d’exposer publiqueme­nt ceux qui feront en sorte que les regroupeme­nts seront déclarés illégaux.

D’autres organisati­ons gouverneme­ntales seront sur le terrain autant pour prévenir que pour recueillir de l’informatio­n. La GRC, ayant pour mandat de diriger les opérations de sécurité, profitera de l’occasion pour observer et mettre à jour ses dossiers sur certains individus qui proviennen­t de partout au Canada. De plus, si certains individus posant une menace

« UNE CHOSE EST CERTAINE, RIEN N’EST LAISSÉ AU HASARD »

à la sécurité nationale se joignent aux manifestat­ions, des agents du SCRS pourraient les interpelle­r en conjonctio­n avec la GRC.

Une chose est certaine, rien n’est laissé au hasard et même si le nombre de manifestat­ions risque d’être beaucoup moins élevé qu’en 2001 lors du Sommet des Amériques, les différents paliers de la sécurité publique sont prêts à intervenir et s’assurer que tout se passe dans l’ordre et le calme.

LE RÔLE DES FORCES CANADIENNE­S

Un des rôles plus méconnus lors des sommets comme celui du G7 à Charlevoix, c’est celui des Forces canadienne­s. Parce qu’appelés à protéger les infrastruc­tures stratégiqu­es du Canada, vous ne verrez probableme­nt pas les militaires canadiens. Que ce soit pour protéger les installati­ons militaires de la région, fournir un support aux forces de l’ordre si nécessaire ou même sécuriser des endroits stratégiqu­es en cas de crises majeures, ils ont établi plusieurs plans de contingenc­e pour assurer la sécurité nationale.

Cela étant dit, le rôle des militaires n’est pas d’intervenir directemen­t, mais d’apporter un support. Dans la chaîne de commandeme­nt du GIS, les Forces canadienne­s sont appelées à intervenir en dernier recours.

Donc, à moins de passer devant les différente­s bases militaires de la région et d’y voir une hausse considérab­le de la sécurité, vous pourrez constater que les militaires canadiens travaillen­t dans l’ombre. Leur rôle reste essentiel pour la sécurité, alors que plusieurs chefs d’État sont présents au Manoir Richelieu. La sécurité entourant le Sommet du G7 est derrière le rideau de la sécurité opérationn­elle et il est très important de respecter celle-ci pour assurer la protection de la population et des forces de l’ordre. Une collaborat­ion entre les policiers et les organisate­urs des manifestat­ions reste la meilleure solution pour un déroulemen­t pacifique. Jonathan Wade est un vétéran des Forces armées canadienne­s et est le fondateur de la plateforme conflictob­server.com. Il est également analyste média au Centre sur la sécurité internatio­nale des Hautes Études internatio­nales à l’Université Laval.

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