Le Journal de Montreal

Un emploi à temps partiel n’aide pas un retraité endetté

- EMMANUELLE GRIL

À 69 ans, Gérald vit de ses rentes de retraite et du revenu d’appoint que lui procure un emploi à temps partiel. Mais avec plus de 10 000 $ de dettes sur ses cartes de crédit et des impôts en retard, sa situation est loin de lui assurer la paix d’esprit.

Veuf et vivant seul, Gérald travaille environ 15 heures par semaine. En plus de le désennuyer, cet emploi lui procure un salaire de 800 $ par mois qui lui permet de vivre un peu plus confortabl­ement qu’avec ses 1575 $ de revenus de retraite.

Tout irait pour le mieux s’il n’avait pas une dette de 10 200 $ sur ses cartes de crédit et s’il n’était pas en retard dans ses paiements d’impôts. Avec les pénalités et les intérêts, il doit désormais 6900 $ aux différents paliers de gouverneme­nt. Comment en est-il arrivé là ?

Parce que les prélèvemen­ts à la source sur son salaire ne tiennent pas compte de la totalité de son revenu, incluant ses rentes de retraite, et sont par conséquent insuffisan­ts. Résultat, des impôts s’accumulent à la fin de chaque année fiscale.

L’AGENCE DU REVENU S’IMPATIENTE

Pour rembourser ses cartes de crédit, Gérald effectue chaque mois le paiement minimum exigible de 280 $, ce qui pèse lourd dans son budget. De son côté, l’Agence du revenu du Canada (ARC) s’impatiente et exige son dû : elle menace de saisir son salaire et ses crédits de solidarité pour les appliquer à sa créance.

Or, même en cumulant ses revenus d’emploi et de retraite, Gérald ne touche qu’un montant mensuel de 2375 $, ce qui ne lui laisse pas suffisamme­nt de marge de manoeuvre pour rembourser rapidement ses dettes d’impôt et de crédit. La saisie semble donc inévitable.

Pour éviter d’en arriver là, le retraité est allé consulter un syndic autorisé en insolvabil­ité. « Il voulait se sortir de cette fâcheuse situation qui le stressait énormément et l’empêchait de dormir. Il refusait de faire faillite et souhaitait une autre option », explique Roch Gauthier, syndic autorisé en insolvabil­ité chez Raymond Chabot.

PROPOSITIO­N DE CONSOMMATE­UR

Pour régler ses problèmes financiers, le syndic lui a tout d’abord conseillé de déposer une propositio­n de consommate­ur.

Dans son cas, cela consistera à payer 225 $ par mois durant 21 mois, pour un total de 4725 $. « Cette propositio­n lui permettra de liquider ses dettes d’impôt et de cartes de crédit », dit Roch Gauthier. Elle lui évite aussi la faillite, tout en réduisant sa créance de plus de la moitié.

D’autre part, afin de régler ses impôts au fur et à mesure, le syndic a conseillé qu’une somme de 125 $ par mois soit prélevée directemen­t sur ses rentes de retraite, et ce, tant et aussi longtemps qu’il conservera son emploi. De cette façon, Gérald parviendra à équilibrer son budget et pourra recommence­r à dormir sur ses deux oreilles.

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