Le Journal de Montreal

Anglade et Sabia dans le secret des dieux

Ils assistent à la conférence du groupe Bilderberg qui rassemble l’élite occidental­e, jusqu’à demain, à Turin

- PHILIPPE ORFALI

La vice-première ministre du Québec Dominique Anglade et le chef de la Caisse de dépôt et placement Michael Sabia figurent parmi les rares Canadiens à être admis jusqu’à dimanche à l’un des sommets les plus secrets de la planète, le groupe Bilderberg.

La reine des Pays-Bas y est, le prix Nobel de la paix Henri Kissinger aussi.

Depuis jeudi, outre Mme Anglade et M. Sabia, le ministre du Commerce internatio­nal du Canada, François-Philippe Champagne, Patrick Pichette d’iNovia Capital et le Canadien Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre, côtoient plus de 125 super-puissants de la finance et de la politique nord-américaine et européenne dans un hôtel de Turin, en Italie.

Fondé en 1954, le groupe Bilderberg tient toutes ses rencontres derrière des portes closes. Le lieu de la réunion varie d’une année à l’autre et est, lui aussi, entouré de mystère. Son but ? « Favoriser le dialogue entre l’Europe et l’Amérique du Nord » sur des questions d’intérêt commun.

En plus de chefs de gouverneme­nts ou de ministres, plusieurs dirigeants d’entreprise­s dont ceux de Google et d’Airbus, des journalist­es et des universita­ires reconnus de partout sont aussi de la partie.

Cette année, la montée du populisme en Europe, l’intelligen­ce artificiel­le, les « fake news » et la présidence de Donald Trump seront abordées.

ULTRA-SECRET, MAIS ESSENTIEL

Le contenu des discussion­s est toutefois tenu secret. C’est la règle. Ce qui amène son lot de critiques et toutes sortes de théories sur ce qui s’y déroule réellement.

Dominique Anglade y participe pour la première fois. En entrevue de l’hôtel Torino Lingotto Congress à Turin, elle affirme que ce type de rencontre est essentiel.

« Ça permet au Québec de rayonner. [Le fait que les propos ne puissent être relatés], ça permet d’avoir des discussion­s franches, et des réponses très franches et directes de nos interlocut­eurs », dit-elle.

Plusieurs conférence­s du genre, comme celle de Davos, sont ouvertes aux médias. « Celle-là est différente. Et c’est bien comme ça », répond-elle.

Quant à la participat­ion du président et chef de la direction de la Caisse de dépôt Michael Sabia, son porte-parole, Maxime Chagnon, se borne à dire qu’il s’agit d’une « rencontre privée ».

François-Philippe Champagne y voit pour sa part une chance de « diversifie­r les échanges commerciau­x » du Canada. L’an dernier, c’est le ministre des Finances Bill Morneau qui y avait participé.

 ?? PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES ?? L’hôtel Torino Lingotto Congress accueille 130 leaders occidentau­x, dont (en mortaise de gauche à droite) les ministres québécois et canadien Dominique Anglade et François-Philippe Champagne, et le PDG de la Caisse de dépôt Michael Sabia.
PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES L’hôtel Torino Lingotto Congress accueille 130 leaders occidentau­x, dont (en mortaise de gauche à droite) les ministres québécois et canadien Dominique Anglade et François-Philippe Champagne, et le PDG de la Caisse de dépôt Michael Sabia.

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