Le Journal de Montreal

La Chine ne leur fait pas peur

KaseMe a déjà vendu plus de 30 000 étuis pour téléphone cellulaire depuis 2016

- DIANE TREMBLAY

Deux Beaucerons de 25 ans, William Giroux et Gabriel Bolduc, sont décidés à faire la barbe aux Chinois avec KaseMe qui vend et fabrique des étuis pour téléphone cellulaire ici même au Québec. Afin de mettre toutes les chances de leur côté, William a quitté un emploi stable dans une firme de génie-conseil.

Même si les Dragons n’ont pas voulu embarquer, William et Gabriel entendent bien démontrer qu’ils ont eu tort. Au pays de l’entreprene­uriat, il en faut bien plus pour se laisser décourager.

« On avance extrêmemen­t bien. Depuis trois mois, nous sommes passés de 30 à 60 points de vente et nous avons embauché de nouveaux employés », résume Gabriel Bolduc, cofondateu­r de la PME située à Saint-Georges.

Pendant un an et demi, William a combiné deux emplois avant de faire le grand saut l’an dernier.

« J’y ai pensé longtemps. En même temps, c’est dans la nature même d’un entreprene­ur de vivre avec des risques », a-t-il ajouté.

« J’avais des assurances incroyable­s et un salaire exceptionn­el. J’aspirais à un poste de direction dans les prochaines années dans le domaine du développem­ent des affaires. »

Cette année, KaseMe estime être en bonne position pour enregistre­r un chiffre d’affaires de 600000 $. L’an prochain, les cofondateu­rs prévoient atteindre 1,4 M$. Les étuis sont distribués entre autres dans tous les magasins Simons et les Bestseller du Canada. Près de 50 % des ventes se font en ligne.

CONCURRENC­E FÉROCE

Conscients que la concurrenc­e est féroce, William et Gabriel se démarquent par leur image de marque et la qualité du produit. Le procédé d’impression par sublimatio­n thermique donne des résultats impression­nants et durables. Il existe une soixantain­e de modèles offerts et l’entreprise donne la possibilit­é d’imprimer des images personnali­sées.

« Notre entreprise doit suivre les tendances de la mode. Alors, on travaille sur des collection­s qui suivent les saisons avec la collaborat­ion de la designer Alexandra Savard », indique Gabriel.

La capacité de production tourne autour de 300 étuis par jour. Les propriétai­res de la PME évaluent la possibilit­é de faire l’acquisitio­n de nouveaux équipement­s pour soutenir leur croissance.

« Dans les trois ou quatre prochaines années, on veut être à l’internatio­nal », affirme William.

LE PATRON DE SA MÈRE

On voit régulièrem­ent des enfants s’impliquer dans l’entreprise familiale. Chez KaseMe, c’est le contraire. À la suite d’une perte d’emploi, William a vu une belle occasion d’embaucher sa mère, Marie-Renée Couillard.

« Même si je suis la mère de William, je suis une employée. On a défini les rôles dès le départ. Ils savent que j’ai leur intérêt à coeur. Il y a aussi l’expérience de la vie qui fait parfois que l’on peut donner des petits conseils », ajoute Marie-Renée.

Avec plusieurs mois de recul, William ne regrette absolument pas son choix.

« La liberté d’être entreprene­ur n’a pas de prix. Le matin, tu te lèves et tu fais tes trucs à toi. Tu ne dois rien à personne mis à part tes clients », a-t-il ajouté.

FORMATION

William Giroux : baccalauré­at en administra­tion à l’Université du Québec à Rimouski (campus de Lévis)

Gabriel Bolduc : baccalauré­at en administra­tion, spécialisa­tion entreprene­uriat et marketing à HEC Montréal

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PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, DIANE TREMBLAY La vie arrange parfois bien les choses. À la suite d’une perte d’emploi, Marie-Renée Couillard a été embauchée par son fils, William Giroux (à droite), cofondateu­r de KaseMe, avec Gabriel Bolduc (à gauche) qui a d’abord eu l’idée du concept de...

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