Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Comment cesser d’être nulle aux yeux de mon conjoint ?

Mon mari et moi avons pris la décision il y a trois ans, de quitter nos emplois pour lancer une entreprise. Il en est le pivot, mais c’est moi qui effectue les transactio­ns, qui fais le suivi des dossiers et qui tiens la comptabili­té. Avec la plus grande objectivit­é, je pense que je suis tout aussi indispensa­ble à l’entreprise que lui. Mais il ne voit pas les choses de la même façon.

Mon mari a toujours été un homme exigeant comme prof, et il l’est resté. Mais au-delà de cette qualité de base, il s’est toujours cru au-dessus de la mêlée, se targuant d’être le meilleur dans son domaine. Conséquenc­e, il passe son temps à me rabaisser comme si j’étais sa subalterne. Au début je pensais que c’était la nervosité de se lancer en affaires qui le rendait ainsi. Mais je me suis rendu compte que ça n’avait rien à voir. Il se sent et se dit supérieur aux autres, et à moi en particulie­r.

Comme je lui dois beaucoup puisque c’est grâce à ses compétence­s que nous avons pu nous lancer dans cette aventure, je me suis retenue jusqu’à maintenant de lui lancer mon tablier en pleine face, comme on dit de façon imagée. Mais, ma colère monte de mois en mois, et je ne sais pas encore combien de temps je pourrai me retenir.

Ce qui me chagrine et augmente ma rancoeur à son endroit, c’est que nos enfants de 15 et 17 ans me reprochent de mal me défendre et de me laisser manger la laine sur le dos sans réagir. Ma fille m’a même lancé l’autre soir après avoir entendu son père m’invectiver et me fermer au nez la porte de son bureau « Maman, tu manques tellement de caractère, que je me demande si papa n’a pas raison de te traiter comme il le fait ? »

Cette phrase m’a jetée par terre et fait plus mal qu’un coup de scalpel. Je voudrais réagir, mais comment le faire sans tout faire sauter ? Faute de réponse, je continue à travailler fort en me fixant des objectifs élevés pour qu’il réalise enfin que je ne suis pas nulle. Femme en souffrance Vous allez attendre combien de temps encore la venue d’un miracle qui ne se produira jamais ? De quoi avez-vous peur pour laisser cet homme vous manquer de respect sans le remettre à sa place ? Plus vous allez ignorer ses attaques et ses insultes, plus il continuera. Pour lui, votre absence de réaction correspond à un encouragem­ent à continuer. Il est plus que temps de lui signifier qu’il va trop loin. Et faitesle de façon claire et posée avant d’éclater sous la colère. L’aide d’un coach vous serait très utile dans les circonstan­ces, car l’opération a besoin d’être menée rondement.

Pourquoi vouloir briser des codes bien établis ?

Je voudrais revenir sur le cas de cette jeune étudiante musulmane qui souhaite entrer dans la police en gardant son hijab. J’avoue que quelque chose m’échappe dans son histoire. Prenons un exemple pour illustrer ce que je veux dire. Pourquoi une personne qui veut entrer dans une compagnie dont la tenue de travail est noire, ce qu’elle sait très bien avant de postuler, demanderai­t-elle ensuite de faire changer sa tenue à elle parce que le noir ne lui va pas et que le rose lui va mieux, une fois qu’elle sera embauchée ? Le plus simple et le plus logique serait d’aller dans une entreprise où il est possible de s’habiller comme elle veut, non ? Suis-je dans le champ ? Lionel

Un enjeu religieux n’est pas du tout du même ordre qu’un simple enjeu esthétique. Ce serait trop simple. La preuve en est dans le clivage des opinions vis-à-vis du port d’un couvre-chef autre que celui prévu dans la profession de policier. Moimême je suis encore très indécise là-dessus.

Pensée du jour Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien. – Edmund Burke

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