Direction le K2
Trois alpinistes Québécois s’envolent vers le Pakistan
Après des mois de préparation et d’attente, c’était l’heure du grand départ des trois alpinistes québécois, hier soir, à l’aéroport MontréalTrudeau. Serge Dessureault, Maurice Beauséjour et Nathalie Fortin ont monté à bord de l’avion, le début d’un long périple vers le redoutable K2.
Familles et amis les accompagnaient pour les encourager. Aucune larme, que du positif, devant ce dangereux défi que représente le second plus haut sommet du monde culminant à 8611 mètres.
Ils ont donc enregistré d’imposants et lourds sacs de voyage qui les accompagneront jusqu’au camp de base. Avant de poser les pieds au Pakistan et d’entamer la marche d’une semaine vers le pic rocheux situé au nord du Karakoram, à la limite de la frontière vers la Chine, ils feront escale à Doha, capitale du Qatar, et une autre à Islamabad, capitale du Pakistan.
« C’est un flot d’émotions entremêlées. Je laisse derrière plein de gens que j’aime. C’est déchirant, a relaté Maurice Beauséjour qui était accompagné par sa conjointe et un couple d’amis. Certaines personnes m’ont serré la main en pensant que c’était peut-être la dernière fois. Ce n’est pas le sentiment désiré. »
Sa conjointe a fait savoir qu’il avait promis à tout le monde qu’il reviendrait raconter ses exploits.
Celui qui a grimpé sur le toit du monde, l’Everest, se disait fébrile à l’idée d’enfin contempler le K2 lorsqu’il dépassera le camp Concordia, dernière étape de la longue marche sur le glacier.
« Quand j’étais en plein vol vers l’Everest, j’avais vu le K2 par le hublot. C’était majestueux. J’en parle et j’ai la chair de poule. »
Sa coéquipière Nathalie Fortin dans cette expédition toute québécoise l’a toutefois déjà admiré en se rendant au Gasherbrum, pic situé à proximité.
Débordée par le travail et à la recherche de commanditaires jusqu’au dernier instant, elle a poussé un soupir de soulagement en mettant les pieds à l’aéroport.
« Le bonheur commence ici. La préparation est terminée. On se soucie maintenant de l’expédition sur le terrain. Il faut vivre dans le moment présent. J’ai hâte de me retrouver en pleine nature là-bas et de voir cette montagne magique », a-t-elle signalé.
EN TERRE CONNUE
À sa première tentative en 2016, Serge Dessureault avait quitté Montréal dans l’anxiété et la nervosité, craintif de partir vers l’inconnu. Cette fois, il a sauté dans l’avion avec sérénité d’esprit et confiance.
Vêtu aux couleurs de son commanditaire principal, Northman Adventure Just Run, même à l’aéroport, il était impatient à l’idée de retrouver l’équipe de porteurs en haute altitude afin d’établir rapidement une chimie d’équipe.
Ayant pensé à tout, il n’aura pas le mal du pays, lui qui a pris soin de mettre dans son paquetage un pot de beurre d’arachide. Il a aussi amené une photo de ses trois amours, sa femme Marie-Josée, et ses filles Catherine et Frédérique.
L’expédition québécoise sera accompagnée vers le K2 par des marcheurs québécois, dont l’ex-pilote d’avion Robert Piché, guidés par l’alpiniste Jean-Pierre Danvoye.