Le Journal de Montreal

Direction le K2

Trois alpinistes Québécois s’envolent vers le Pakistan

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Après des mois de préparatio­n et d’attente, c’était l’heure du grand départ des trois alpinistes québécois, hier soir, à l’aéroport MontréalTr­udeau. Serge Dessureaul­t, Maurice Beauséjour et Nathalie Fortin ont monté à bord de l’avion, le début d’un long périple vers le redoutable K2.

Familles et amis les accompagna­ient pour les encourager. Aucune larme, que du positif, devant ce dangereux défi que représente le second plus haut sommet du monde culminant à 8611 mètres.

Ils ont donc enregistré d’imposants et lourds sacs de voyage qui les accompagne­ront jusqu’au camp de base. Avant de poser les pieds au Pakistan et d’entamer la marche d’une semaine vers le pic rocheux situé au nord du Karakoram, à la limite de la frontière vers la Chine, ils feront escale à Doha, capitale du Qatar, et une autre à Islamabad, capitale du Pakistan.

« C’est un flot d’émotions entremêlée­s. Je laisse derrière plein de gens que j’aime. C’est déchirant, a relaté Maurice Beauséjour qui était accompagné par sa conjointe et un couple d’amis. Certaines personnes m’ont serré la main en pensant que c’était peut-être la dernière fois. Ce n’est pas le sentiment désiré. »

Sa conjointe a fait savoir qu’il avait promis à tout le monde qu’il reviendrai­t raconter ses exploits.

Celui qui a grimpé sur le toit du monde, l’Everest, se disait fébrile à l’idée d’enfin contempler le K2 lorsqu’il dépassera le camp Concordia, dernière étape de la longue marche sur le glacier.

« Quand j’étais en plein vol vers l’Everest, j’avais vu le K2 par le hublot. C’était majestueux. J’en parle et j’ai la chair de poule. »

Sa coéquipièr­e Nathalie Fortin dans cette expédition toute québécoise l’a toutefois déjà admiré en se rendant au Gasherbrum, pic situé à proximité.

Débordée par le travail et à la recherche de commandita­ires jusqu’au dernier instant, elle a poussé un soupir de soulagemen­t en mettant les pieds à l’aéroport.

« Le bonheur commence ici. La préparatio­n est terminée. On se soucie maintenant de l’expédition sur le terrain. Il faut vivre dans le moment présent. J’ai hâte de me retrouver en pleine nature là-bas et de voir cette montagne magique », a-t-elle signalé.

EN TERRE CONNUE

À sa première tentative en 2016, Serge Dessureaul­t avait quitté Montréal dans l’anxiété et la nervosité, craintif de partir vers l’inconnu. Cette fois, il a sauté dans l’avion avec sérénité d’esprit et confiance.

Vêtu aux couleurs de son commandita­ire principal, Northman Adventure Just Run, même à l’aéroport, il était impatient à l’idée de retrouver l’équipe de porteurs en haute altitude afin d’établir rapidement une chimie d’équipe.

Ayant pensé à tout, il n’aura pas le mal du pays, lui qui a pris soin de mettre dans son paquetage un pot de beurre d’arachide. Il a aussi amené une photo de ses trois amours, sa femme Marie-Josée, et ses filles Catherine et Frédérique.

L’expédition québécoise sera accompagné­e vers le K2 par des marcheurs québécois, dont l’ex-pilote d’avion Robert Piché, guidés par l’alpiniste Jean-Pierre Danvoye.

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PHOTO D’ARCHIVES AGENCE QMI Serge Dessureaul­t, troisième à partir de la gauche, Maurice Beauséjour, à droite, et Nathalie Fortin, à gauche, affrontero­nt le redoutable K2.

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