Le Journal de Montreal

L’impact du champion

- YVON yvon.pedneault@quebecorme­dia.com PEDNEAULT

La victoire des Capitals de Washington confirme encore une fois qu’une équipe peut difficilem­ent compléter ce long parcours de quatre séries sans miser sur des joueurs de centre de fort calibre.

Au moins deux patineurs de haut niveau et un troisième capable d’assumer des responsabi­lités accrues dans les moments stratégiqu­es. Si les Capitals de Washington ont mis fin au rêve fou des Golden Knights de Vegas, c’est en raison de l’excellence de leur ligne du milieu, comme on le dit souvent dans le langage du hockey.

Les Capitals ont dominé outrageuse­ment les Golden Knights à cette position et on ne peut que faire un parallèle avec les ex-champions, les Penguins de Pittsburgh et la plupart des formations qui ont gagné la coupe Stanley au fil des dernières années.

Toutes ces équipes ont atteint l’objectif ultime en respectant trois points incontourn­ables. √ Une attaque bâtie autour des joueurs de centre et un ou deux marqueurs émérites ; √ Un gardien efficace, pas nécessaire­ment un gardien de 10 millions $, et une défense alerte ; √ Et des joueurs de soutien, jeunes et parvenant à élever leur jeu d’un cran dans l’adversité.

DES MOMENTS DIFFICILES

Au cours des deux dernières années, surtout, les Capitals ont vécu des moments difficiles, des moments où les leaders ont été questionné­s sur leur capacité de produire dans l’adversité et quand la compétitio­n nécessite un travail acharné.

Brian MacLellan affirme d’ailleurs : « Après notre éliminatio­n, l’an dernier, face aux Penguins, on a modifié notre façon de voir les choses. On a fait confiance à des vétérans, on croyait que c’était la solution. Mais, ce n’était pas le cas. C’est la raison pour laquelle on a intégré des jeunes joueurs. »

Comme l’avaient fait les Penguins lors des deux saisons précédente­s. Comme l’avaient fait les Blackhawks. Comme l’avaient fait les Bruins. MacLellan a profité d’une situation unique, une situation qui fait rêver tous les directeurs généraux. Celle de pouvoir bâtir une équipe de joueurs talentueux au poste de centre et un ou deux marqueurs reconnus.

Il fallait apporter des changement­s qui allaient faire basculer la tendance.

« Avons-nous atteint notre objectif parce que, justement, les attentes étaient moins élevées cette saison ? Je l’ignore. Cependant, cette équipe a connu ses meilleurs moments au cours des dernières semaines. Elle a chassé le passé du vestiaire en gagnant quatre séries même si elle a tiré de l’arrière par moment. Des résultats exceptionn­els. »

UNE QUESTION DE CONFIANCE

En résumé, on ne gagne pas des coupes Stanley sans un joueur super talentueux au centre. On n’atteint pas les séries éliminatoi­res en mutant au centre un patineur acquis pour ses talents offensifs comme ailier.

On éprouve des ennuis quand un joueur identifié lors de son embauche comme étant la relève au centre ne parvient pas à gagner la confiance de la haute direction. Et on s’éloigne d’une structure solide quand un joueur avec un certain potentiel, un joueur pouvant s’illustrer dans l’adversité, est échangé.

Ça ne fait que démontrer clairement qu’il y a un profond malaise chez les décideurs.

Marc Bergevin entre dans une phase cruciale. Jusqu’ici, son administra­tion a fait chou blanc. Le Canadien ne progresse pas. Entre-temps, on accorde des contrats faramineux, on défie la logique. On se moque de la réalité.

L’excuse qu’il est difficile de compléter des transactio­ns ne tient pas.

Geoff Molson le paie pour améliorer le produit sur la surface de jeu. Il lui donne des pouvoirs pour que l’organisati­on avance dans la bonne direction. On avait pensé que l’embauche d’un président du secteur hockey, comme le font de plus en plus les propriétai­res, ceux des Islanders viennent d’emboîter le pas avec l’embauche de Lou Lamoriello, qui choisira un homme de confiance prochainem­ent, serait une priorité pour Geoff Molson. Jusqu’à maintenant, il préfère garder le statu quo, insistant sur un changement de la garde rapprochée, ce qui était à souhaiter.

Bergevin doit maintenant réagir. Il possède encore tous les pouvoirs.

La saison est terminée, les séries éliminatoi­res sont complétées, c’est le moment de passer aux actes. Il s’attend à un retour en force de Carey Price, soit. Il est certain que Shea Weber redonnera du coffre à la défense, soit. Mais, ça ne change rien à l’attaque.

Et, dans le contexte actuel, John Tavares doit être la cible.

DÉTERMINAN­TES

Les prochaines semaines seront déterminan­tes.

Les décideurs du Canadien affirment que les déboires de la dernière saison s’expliquent par l’attitude des patineurs, or, du même coup, ne s’accusent-ils pas eux-mêmes de leur inertie dans cet état de fait ? Également, si c’est une question d’attitude, comme ils le prétendent, ont-ils identifié les patineurs qui sont à l’origine de telle atmosphère ?

Si oui, alors va-t-on faire le grand nettoyage ?

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PHOTO AFP Les Capitals ont célébré la conquête de leur première coupe Stanley jeudi soir.
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