Le Journal de Montreal

Après 25 ans, il est temps que ça change

- MARC marc.defoy@quebecorme­dia.com DE FOY

Il y a 25 ans aujourd’hui, le Canadien remportait la 24e coupe Stanley de son histoire. Bien qu’imprévue, on était loin de s’imaginer que cette conquête ne serait suivie d’aucune autre un quart de siècle plus tard.

Le Canadien ne s’est pas rendu en finale une seule fois depuis 1993, atteignant au plus la finale de l’Est à deux reprises.

En 2010, Jaroslav Halak avait réalisé des prodiges lors des deux premières rondes face aux Capitals de Washington, qui avaient récolté 33 points de plus que le Tricolore au classement, et les Penguins de Pittsburgh, champions de la Coupe Stanley l’année précédente.

Mais un peu comme Marc-André Fleury contre les Capitals dans la finale qui a pris fin jeudi soir, à Las Vegas, Halak avait été moins efficace contre les Flyers de Philadelph­ie, en finale d’associatio­n.

Il y a quatre ans, le Tricolore avait amorcé les séries du bon pied en balayant le Lightning de Tampa Bay au premier tour. Lors de la deuxième ronde, il avait surmonté un déficit de 2-3 contre les Bruins de Boston pour accéder au carré d’as.

Tabassé par les Rangers (7 à 3) lors du premier match de la série au Centre Bell, il perdit les services, lors de la deuxième rencontre, de Carey Price, embouti dans son filet par Chris Kreider. Dustin Tokarski fit son possible, mais c’était trop lui demander.

DE L’ESPOIR AU DÉSESPOIR

Malgré la défaite, un vent d’optimisme comme on n’en avait pas senti depuis longtemps balayait la ville. Le noyau de l’équipe était formé de vétérans aguerris et de joueurs qui entamaient les meilleures années de leur carrière.

Carey Price avait 27 ans. P.K. Subban et Max Pacioretty étaient tous deux âgés de 25 ans. Des jeunes comme Brendan Gallagher (22 ans), Nathan Beaulieu (21 ans) et Alex Galchenyuk (20 ans) étaient voués à un avenir prometteur.

Andrei Markov (35 ans) et Tomas Plekanec (31 ans) représenta­ient encore des valeurs sûres et de bons exemples à suivre pour leurs jeunes coéquipier­s.

Quatre ans plus tard, quatre d’entre eux ne sont plus avec l’équipe. Beaulieu n’a pas progressé comme prévu et il a été échangé aux Sabres de Buffalo.

On se demande toujours pourquoi Marc Bergevin a échangé Subban contre Shea Weber, un défenseur réputé, certes, mais qui à 33 ans bientôt, est de quatre ans l’aîné de l’autre.

Les départs de Markov et de Plekanec peuvent toujours s’expliquer en raison de leur âge. Or, Karl Alzner et David Schlemko, bien que différents de Markov, n’ont pas fait grand-chose à leur première saison à Montréal.

COMMENT SE COMPORTERA PRICE ?

Aujourd’hui, le Canadien est en moins bonne position qu’il l’était lors de l’arrivée de Bergevin au poste de directeur général, il y a six ans.

Price aura 31 ans au mois d’août et tout le monde se demande dans quel état d’esprit il reviendra au prochain camp d’entraîneme­nt.

Galchenyuk est capable du meilleur comme du pire. Mais il n’a surtout pas été capable de s’imposer comme le joueur de centre numéro un que la direction du Canadien voyait en lui.

Le futur de Pacioretty, qui franchira le cap de la trentaine en novembre prochain, ne semble plus être à Montréal.

L’AVENIR FAIT PEUR

Voilà où en est le Canadien 25 ans après sa dernière coupe. On nage dans l’inconnu. L’avenir fait peur et, pourtant, il est grandement temps que ça change.

Les beaux souvenirs, c’est beau, mais les amateurs pour qui le championna­t de 1993 est un souvenir sur pellicule vivent au présent. Ils veulent une équipe compétitiv­e, ils désirent des résultats.

Ils n’en ont rien à cirer qu’on leur promette une meilleure bouffe l’hiver prochain au Centre Bell.

PREMIER CHOIX INDISPENSA­BLE

Bergevin sait qu’il est dans la période la plus cruciale de son mandat. Il en est de même aussi pour ses hommes de confiance, notamment pour Trevor Timmins pour qui le prochain repêchage sera le plus important de sa carrière.

Bergevin peut-il songer à échanger son premier choix contre un choix plus tardif en première ronde et autres choses ?

On dit que le Canadien est grandement intéressé par le centre finlandais Jesperi Kotkaniemi, dont la valeur a fait un bond à la hausse dans le classement final de la Centrale de recrutemen­t de la LNH. Or, le jeune ne figure pas dans la liste des 10 premiers joueurs de la plupart des recruteurs et des meilleurs sites spécialisé­s en la matière.

Bergevin s’imposerait une grosse pression additionne­lle sur les épaules s’il s’engageait dans cette avenue. Quand on a la chance de parler troisième au repêchage, on garde ce choix précieusem­ent.

Si Andrei Svechnikov, Filip Zadina et Brady Tkachuk, classés respective­ment deuxième, troisième et quatrième par la plupart des experts, sont aussi bons qu’on l’affirme, le Canadien n’a pas le droit de passer à côté de l’un d’eux.

Tout le monde s’accorde pour dire que Rasmus Dahlin, qui sera sélectionn­é au premier rang par les Sabres de Buffalo, et les trois joueurs mentionnés plus haut constituen­t la crème du prochain repêchage.

OUBLIONS TAVARES

Enfin, il ne faut pas trop rêver à John Tavares. La situation a changé chez les Islanders de New York avec la nomination de Lou Lamoriello au poste de président des opérations hockey.

Le vieux Lou n’a pas mis de temps à tasser Garth Snow afin de s’approprier les fonctions de directeur général. Comme à l’époque où il dirigeait les Devils du New Jersey, il a maintenant la main haute sur tout ce qui touche au hockey.

À Toronto, il devait se rapporter à Brendan Shanahan. Ça devait être difficile pour l’homme de pouvoir qu’il est. En se nommant directeur général, Lamoriello a limogé aussi Doug Weight du poste d’entraîneur en chef.

Sa renommée pourrait inciter Tavares à accepter un nouveau contrat avec les Islanders. Sinon, il ne faudrait pas se surprendre que Lamoriello échange ses droits afin de ne pas le perdre pour rien sur le marché des joueurs autonomes. Le vieux routier n’aime pas gaspiller.

Peut-on penser vraiment que Tavares regardera du côté de Montréal s’il décide de mettre les voiles ?

Il dit vouloir se retrouver dans un environnem­ent gagnant. Mais si jamais le sort voulait qu’il se retrouve dans l’uniforme bleu, blanc, rouge, il faudrait peut-être songer à garder Pacioretty.

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PHOTO D’ARCHIVES AGENCE QMI Aujourd’hui, le Canadien est en moins bonne position qu’il l’était lors de l’arrivée de Marc Bergevin au poste de directeur général, il y a six ans.
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