Le Journal de Montreal

FRAYEUR ET… CONSÉCRATI­ON

Les bons et mauvais souvenirs de Robert Kubica à Montréal

- LOUIS BUTCHER

On le décrit comme un véritable miraculé. Robert Kubica, recruté cette année à titre de pilote d’essai pour l’écurie Williams, revient de très loin.

Quand on lui parle de Montréal, il se souvient de ses bons et de ses mauvais moments qu’il y a vécus en F1. Nous l’avons rencontré récemment à Barcelone.

« Dans l’ensemble, j’ai de bons souvenirs de mes séjours ici, a raconté le pilote de 33 ans, quoique c’est au circuit Gilles-Villeneuve que j’ai connu l’un des pires accidents de ma carrière. »

Et comment, son embardée spectacula­ire en juin 2007 est survenue dans l’une des portions les plus rapides du circuit Gilles-Villeneuve, celle qui mène au virage en épingle du côté est du tracé de l’île Notre-Dame.

« Jarno Trulli et moi nous nous sommes touchés et mon aileron avant s’est retrouvé sous l’arrière de sa voiture. Dès lors, je n’étais que passager. »

Sa monoplace en perdition s’envole, puis frappe alors un muret de protection à l’intérieur de la piste dans un angle de 75 degrés à une vitesse estimée à près de 300 km/h. Le Polonais a supporté une décélérati­on de 28 G.

Son bolide s’est finalement immobilisé sur le côté, non sans avoir effectué un tonneau.

VETTEL À SA PLACE

Kubica s’en sort sans blessure majeure, si ce n’est un léger traumatism­e crânien et une entorse à la cheville.

Quand il reçoit son congé de l’hôpital le lundi, il se dit prêt à disputer la prochaine épreuve à Indianapol­is qui a lieu dès le week-end suivant.

L’équipe médicale de la Fédération internatio­nale de l’automobile l’empêche toutefois de reprendre le baquet de sa Sauber.

Un certain Sebastian Vettel le remplacera. Il ne manquera que le Grand Prix des États-Unis.

L’année suivante, sur les lieux d’un drame évité, il se rachète, et de façon éclatante, alors qu’il remporte la première victoire de sa carrière (la seule d’ailleurs) au Grand Prix du Canada.

« Ce fut évidemment le fait marquant de ma carrière, relate-t-il. Mais c’était avant de connaître une autre malchance. »

EN RALLYE

Cette autre mésaventur­e, il l’a vécue cette fois en rallye, pendant la saison morte de la F1.

La scène s’est produite le 6 février 2011 en Italie. Victime d’une sortie de route très violente, il est gravement blessé, notamment au bras droit dont il risque l’amputation.

Après de multiples interventi­ons chirurgica­les, il entreprend une longue période de réadaptati­on et il alimente son désir de revenir en F1, malgré un bras qui ne retrouvera jamais sa pleine mobilité.

Candidat pour remplacer le Brésilien Felipe Massa en début de saison 2018, l’écurie Williams lui préfère le jeune Russe Sergey Sirotkin, quoiqu’il se voit proposer un poste de pilote d’essai qu’il accepte. Cette fonction lui demande de se déplacer à tous les grands prix.

En attendant, il espère dénicher un volant à temps plein la saison prochaine.

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE JEAN-LUC LEGENDRE ?? Lors du Grand Prix du Canada en 2007, Robert Kubica a connu un de ses pires accidents quand sa monoplace avait violemment heurté un muret de protection en plus de faire un tonneau. En mortaise, Kubica en entrevue avec notre journalist­e Louis Butcher à...
PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE JEAN-LUC LEGENDRE Lors du Grand Prix du Canada en 2007, Robert Kubica a connu un de ses pires accidents quand sa monoplace avait violemment heurté un muret de protection en plus de faire un tonneau. En mortaise, Kubica en entrevue avec notre journalist­e Louis Butcher à...

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