Le cannabis rend les ados vulnérables aux psychoses
La consommation de cannabis rend les adolescents vulnérables à la psychose, selon une étude de deux chercheuses de l’hôpital Sainte-Justine qui démontre ce lien pour la première fois.
Les découvertes « inédites » de la Dre Patricia Conrod et de Josiane Bourque soutiennent que la consommation de pot précède l’apparition de symptômes psychotiques, comme des hallucinations, des sentiments d’être épiés ou l’impression d’avoir un pouvoir spécial.
PRÉVENTION
Avec la légalisation du cannabis à l’horizon et une consommation de marijuana chez plus du quart des adolescents nord-américains, les deux chercheuses plaident pour davantage de prévention.
« Nombreux sont les gens qui croient que le cannabis peut déclencher des symptômes psychotiques uniquement chez les individus à risque, mais cette étude remet cette croyance en question », a déclaré Dre Conrod, chercheuse au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et professeure au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal.
Les chercheuses ont suivi pendant quatre ans près de 4000 jeunes montréalais, âgés de 13 ans au début de la recherche. Chaque année de leur secondaire, ils ont rempli un questionnaire électronique pour évaluer leur consommation de drogues et leurs symptômes psychotiques. Ces symptômes pouvaient survenir pendant la consommation, mais aussi après.
12 MOIS PLUS TARD
Des études avaient déjà démontré que les symptômes psychotiques étaient plus nombreux chez les consommateurs de pot, mais cette fois, les chercheuses ont pu avancer que la drogue en était la cause.
« Nous avons montré de façon répétitive que la consommation de cannabis une certaine année prédit l’augmentation des expériences psychotiques 12 mois plus tard », indique Mme Bourque, étudiante au doctorat qui a fait cette analyse dans le cadre de sa thèse.
Plus la consommation augmentait chez un individu, plus les expériences psychotiques augmentaient à leur tour l’année suivante, poursuit-elle.
Les résultats de l’étude viennent d’ailleurs d’être publiée dans le réputé Journal of the American Medical Association (JAMA) en psychiatrie.
Elles ajoutent que même si leur étude n’a prouvé que l’apparition de symptômes psychotiques et non des troubles psychiatriques sévères, ces symptômes peuvent laisser présager des risques accrus de troubles bipolaires ou de schizophrénie par exemple.