Le Journal de Montreal

Ne vous fiez pas aux apparences

- FRÉDÉRIC MERCIER BMW I3S 2018

Les apparences sont parfois trompeuses. Sous ses airs de voiture citadine bizarroïde, la BMW i3 cache un comporteme­nt routier et une puissance dignes d’une sportive. Et c’est encore plus vrai pour 2018, avec l’arrivée de la i3s.

On ne pourra certaineme­nt pas reprocher aux designers de BMW d’avoir manqué d’audace avec la i3, son unique voiture entièremen­t électrique.

ÉTRANGE, MAIS PAS LAIDE

Quelques années après son arrivée sur le marché, elle détonne toujours autant. Dans un monde où tous les modèles finissent par se ressembler, c’est un vent de fraîcheur qu’on ne peut renier.

Le design ne fait pas l’unanimité, c’est vrai. Une chance qu’il y a le logo du constructe­ur et la fameuse calandre signature de BMW. Parce que sans ces éléments, les similitude­s avec les autres produits de la marque allemande se font très rares.

Avec sa configurat­ion à hayon, c’est le côté pratique qui est mis de l’avant. L’ouverture inversée des portes arrière est plutôt cool vue de l’extérieur, mais on ne peut pas parler d’une accessibil­ité très facile. D’ailleurs, petit format oblige, les places arrière laissent très peu d’espace pour les jambes.

À l’avant, l’habitacle est aussi spectacula­ire que la carrosseri­e. Le tableau de bord est parcouru d’un bout à l’autre par une planche en fini de bois.

Au centre, celle-ci plonge vers le bas pour laisser de la place à l’écran qui intègre le système d’infodivert­issement, qu’on contrôle à l’aide d’un bouton-roulette placé entre les deux sièges.

Question de surfer sur la vague écolo, BMW a aussi intégré des panneaux faits de matériaux recyclés dans les portes et derrière le volant. Seul hic, la texture de ceux-ci reflète parfois sur le pare-brise et laisse croire que celui-ci est sale.

Pour le reste, l’habitacle est plutôt bien pensé. La visibilité est excellente et les commandes du système d’infodivert­issement s’apprivoise­nt plutôt rapidement. On finit même par s’habituer au levier de la transmissi­on, une espèce de moignon étrangemen­t placé à la droite du volant.

UNE CONDUITE SPORTIVE QUI ÉPATE

Avec cette allure de vaisseau spatial, bien malin est celui qui peut anticiper le comporteme­nt routier de la petite BMW i3. Même avec sa peinture à deux tons, elle ne laisse rien paraître de bien excitant.

Et pourtant, ne suffit que de quelques tours de roue pour réaliser tout son potentiel. La variante S, nouvelle pour 2018, fait passer la puissance du moteur électrique à 180 chevaux et son couple à 199 livres-pied. C’est suffisant pour rendre la conduite à bord de la petite i3 franchemen­t amusante.

En plus de la puissance, la nouvelle variante S de la i3 profite de pneus élargis et d’un mode sport qui permet de raffermir la suspension à la pression d’un simple bouton.

Peu importe la version, la BMW i3 jouit d’une direction ridiculeme­nt précise et d’un centre de gravité très bas malgré son format, gracieuset­é de la batterie au lithiumion de 33 kWh installée à même le plancher.

Avec cette recette, BMW a fait de la i3S un véritable petit go-kart légal sur la route, capable de passer de 0 à 100 km/h en 6,9 secondes. On est très loin d’une voiture dont l’utilisatio­n est réservée aux zones urbaines !

Tant qu’à faire les choses autrement, la i3 se démarque aussi par son architectu­re à roues motrices arrière. Rien de bien problémati­que en été, mais la conduite hivernale en sera assurément affectée. Une version à rouage intégral ne serait certaineme­nt pas de refus.

ÉLECTRIQUE, MAIS PAS TOUT LE TEMPS

On l’a dit plus haut, la BMW i3 est le seul véhicule entièremen­t électrique du constructe­ur de Munich. Son autonomie de 200 kilomètres n’a rien d’exceptionn­el,

mais c’est suffisant pour la majorité des gens, du moins pour les déplacemen­ts quotidiens.

Reste qu’on en prendrait assurément plus. À quand une version à autonomie prolongée qui accotera la Chevrolet Bolt ou la Tesla Model 3 ? Ça ne ferait certaineme­nt pas de tort.

En attendant, BMW propose une solution alternativ­e : un minuscule moteur à essence de deux cylindres qui agit comme « prolongate­ur d’autonomie » quand les batteries tombent à plat.

Offert en échange de 4600 $ supplément­aires à la facture, ce petit moteur permet de rouler en mode électrique à peu près tout le temps sans avoir la crainte de tomber en panne. Comme avec la Chevrolet Volt, le moteur à essence sert de génératric­e à la voiture.

D’ailleurs, une chance que le modèle que j’avais à l’essai en était équipé, parce qu’un petit périple dans les Cantons-del’Est aurait pu prendre une tout autre tournure. Sur le pont Champlain, à mon retour vers Montréal, la batterie a manqué de jus et j’ai entendu le petit moteur de 650 cc se mettre en marche, me permettant de retourner à la maison sans le moindre souci.

EN BREF

Trop souvent oubliée dans l’échiquier des véhicules électrique­s, la BMW i3 mérite une sérieuse considérat­ion aux côtés des Nissan LEAF, Chevrolet Bolt ou Tesla Model 3 de ce monde.

Son prix de départ de 48 750 $ (52 350 $ pour la i3s) demeure un peu salé, mais quand on le compare à celui d’une Bolt et d’une Model 3, on réalise que BMW est loin d’être dans le champ. Et il y a toujours les 8000 $ remis par le gouverneme­nt du Québec qui aident à adoucir la facture.

Le gros handicap de la i3 demeure son autonomie, limitée à 200 kilomètres. Ajoutez une batterie de plus grand format à l’équation, et on pourra commencer à parler d’une sérieuse rivale à Tesla.

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