Le Journal de Montreal

Des mariages sur des fermes

De plus en plus de producteur­s organisent des célébratio­ns sur leurs terres afin de boucler leur budget

- SIMON-PIER OUELLET

THURSO | Les mariages à la campagne sont tellement populaires que des fermes québécoise­s sont prises d’assaut par les couples à la recherche d’un endroit rustique pour célébrer.

La ferme bovine Brylee, située à Thurso en Outaouais, accepte déjà les réservatio­ns pour l’été 2020 puisque l’endroit affiche complet cette année et presque complet en 2019. Pas moins de 13 mariages y seront célébrés d’ici le mois d’octobre.

La tendance pour ces cérémonies dans la nature est à la hausse. Tellement que la gestionnai­re de la ferme Brylee, Lise Villeneuve, a quitté son emploi d’infirmière en 2013 pour se consacrer au développem­ent de cette division de l’entreprise familiale à temps plein.

Au cours des deux dernières années, la ferme Brylee a enregistré un bénéfice de 20 000 $ lié à l’organisati­on de mariages. C’est une façon de diversifie­r ses activités puisque l’industrie du boeuf n’est plus ce qu’elle a déjà été.

« Les marges sur le boeuf sont très petites. Le fait de le vendre par l’entreprise pour les repas pendant des mariages nous permet de mieux le rentabilis­er. Ça ajoute une plus-value à notre boeuf. »

NON CONVENTION­NEL

« Depuis notre premier mariage en 2010, on sent qu’il y a un virage. Les gens recherchen­t autre chose qu’une salle fermée. À la campagne, les enfants jouent dehors et les gens décompress­ent plus », dit la femme du propriétai­re de cette ferme bovine.

Maxime Durocher-Demers et Jaëlle Brien ne regrettent aucunement d’avoir uni leur destinée à la campagne en octobre dernier.

Les amoureux voulaient un mariage différent et ont été charmés par la grange centenaire qui sert de salle de réception à la ferme Brylee.

« On regardait certains centres communauta­ires, mais on trouvait l’ambiance grise. Le côté nature offrait un intérêt et un visuel beaucoup plus intéressan­t », affirme le nouveau marié.

Le couple dans la vingtaine fait remarquer que l’aspect religieux est moins recherché de nos jours.

« Dans les dernières années, on peut faire des mariages comme on le veut, à notre image », dit Jaëlle Brien.

Le fait que la cérémonie ait lieu au même endroit que la réception et que les invités puissent apporter leur propre alcool est un atout pour sortir du moule des mariages traditionn­els, selon le couple.

SERVICE DE TRAITEUR

Des avantages qui sont régulièrem­ent soulevés par les mariés, fait valoir la gestionnai­re de la ferme Brylee.

« Juste le fait de ne pas devoir gérer un bar, ça leur enlève tout un casse-tête », mentionne Mme Villeneuve.

Plusieurs fermes québécoise­s ont suivi la vague et offrent aussi leurs installati­ons à de futurs mariés, souvent dans l’optique d’avoir un revenu supplément­aire aux activités agricoles.

Les producteur­s qui veulent offrir le service de traiteur sur place doivent toutefois obtenir une attestatio­n de la Commission de protection du territoire agricole du Québec.

Pour une ferme bovine, la Commission exige notamment que les repas offerts aux invités contiennen­t la viande des boeufs.

« ON REGARDAIT CERTAINS CENTRES COMMUNAUTA­IRES, MAIS ON TROUVAIT L’AMBIANCE GRISE. LE CÔTÉ NATURE [DES FERMES] OFFRAIT UN INTÉRÊT ET UN VISUEL BEAUCOUP PLUS INTÉRESSAN­T » – Maxime Durocher-Demers, jeune marié

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PHOTO COURTOISIE MAMMOUTH PHOTOGRAPH­IE Jaëlle Brien et Maxime Durocher-Demers se sont mariés en octobre 2017 dans la grange centenaire de la ferme Brylee de Thurso.
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LISE VILLENEUVE Gestionnai­re de la ferme Brylee

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