Le Journal de Montreal

Finis les professeur­s devant la classe

Une école de Drummondvi­lle révolution­ne l’enseigneme­nt en laissant ses élèves les plus libres possible

- CAROLINE LEPAGE

DRUMMONDVI­LLE | Un collège privé du Centre-du-Québec réinvente l’école en remplaçant les pupitres, les tableaux et les cours magistraux par des espaces modernes où les élèves apprennent à leur rythme, encadrés par des « coachs ».

Depuis septembre, le Collège Saint-Bernard de Drummondvi­lle a entrepris une révolution en éducation, si bien que des chercheurs se pencheront bientôt sur ce modèle (voir autre texte).

Le Collège a détruit sept classes pour créer trois grands espaces qu’il appelle « zones innovantes ».

Des tables, des banquettes et des coussins remplacent les pupitres, alors que les vitres et les portes servent de tableaux pour écrire.

Quelque 180 élèves de 1re, 2e et 3e secondaire circulent librement, consultent leur téléphone, peuvent écouter leur musique et travaillen­t à leur rythme sur leur ordinateur.

D’ici trois ans, tous les élèves des niveaux primaire et secondaire de l’école fonctionne­ront de cette façon. La transforma­tion des classes se réalisera sans aucune subvention gouverneme­ntale, grâce aux entreprise­s privées qui investiron­t 2,1 millions $.

« COACHING » PERSONNALI­SÉ

Cette année, six enseignant­s ont accepté de jouer le rôle de « coach » pour les élèves qu’ils suivront pendant trois ans. Plutôt que de faire leur « one man show » devant la classe, ils répondent à leurs questions et les orientent.

Le modèle s’inspire des écoles alternativ­es, avec un encadremen­t plus rigoureux. Chaque semaine, les jeunes organisent leur horaire selon leurs activités sportives ou artistique­s.

« Ils ont des objectifs à atteindre comme au travail », souligne le directeur du Collège Saint-Bernard, Dominic Guévin. Ils ont régulièrem­ent des comptes à rendre à leurs

coachs, qui s’assurent que les acquis sont consolidés. Les jeunes sont soumis à des examens périodique­s pour s’assurer que leur apprentiss­age répond aux exigences du ministère de l’Éducation.

À SON RYTHME

D’après M. Guévin, ce modèle est plus exigeant pour les étudiants, qui sont plus engagés dans leur réussite.

« Avant, le prof était l’encyclopéd­ie qui transmetta­it les connaissan­ces. Ce n’est plus ça notre rôle. Maintenant, l’informatio­n est disponible partout », exprime Julie-Michèle Dauphinais, enseignant­e en anglais.

Ce modèle permet à chacun de progresser selon ses capacités, alors que les cours magistraux forcent les profs à enseigner au rythme de l’étudiant moyen.

« Je peux faire mes affaires seule, au lieu d’attendre après un prof qui explique ce que je comprends déjà », partage Florence Richard, étudiante en 1re secondaire.

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Ci-dessus, Thomas Fafard et Émmanuel Duval installés sur une banquette durant un cours au Collège Saint-Bernard. Ci-contre, Allyson Turcotte écrit dans les vitres des espaces participat­ifs, plutôt que sur un traditionn­el tableau.
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PHOTOS COLLABORAT­ION SPÉCIALE CAROLINE LEPAGE
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DOMINIC GUÉVIN Directeur

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