Le Journal de Montreal

Un argument féministe difficile à prouver

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Alors que les élus conservate­urs s’apprêtaien­t à faire siéger la Chambre des communes toute la nuit, jeudi, pour forcer le gouverneme­nt Trudeau à dévoiler les coûts projetés de la tarificati­on du carbone, la députée conservatr­ice

Michelle Rempel y est allée d’une affirmatio­n surprenant­e.

« On peut soutenir que les femmes à faible revenu, surtout les aînées et les mères monoparent­ales, assumeront les coûts disproport­ionnés liés à cette taxe », a-t-elle lancé à la période de questions. L’ÉNONCÉ

L’argument féministe de Mme Rempel se base sur la réponse d’Environnem­ent Canada à une question écrite d’une de ses collègues.

Or, on constate à la lecture de celle-ci qu’il n’est nulle part mentionné que les femmes à faible revenu seront particuliè­rement touchées par les effets de la tarificati­on du carbone.

On y indique plutôt que l’impact sur les ménages variera d’une province à l’autre et qu’il manque encore d’informatio­ns pour tirer des conclusion­s claires. Le calcul dépendra du modèle de tarificati­on que préconiser­a chaque province et territoire et de la façon dont les revenus générés seront redistribu­és LES FAITS par ceux-ci, mentionne-t-on.

Les conservate­urs comprennen­t que les familles moins fortunées écoperont entre autres de la hausse du coût de l’essence.

De l’avis du directeur général de la Commission de l’écofiscali­té du Canada, Dale Beugin, « les provinces qui ont déjà implanté une forme de tarificati­on ont fait du bon travail […] en réutilisan­t les revenus générés pour s’assurer que la politique n’est pas injuste pour les ménages à faible revenu ».

Le Québec et l’Ontario ont déjà mis en place un système de plafonneme­nt et d’échange, alors que l’Alberta et la ColombieBr­itannique ont opté pour une taxation directe sur les émissions.

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