Des terrains de golf dispendieux ouverts au public
Le golf perd des adeptes à un rythme alarmant. Les jeunes ne s’intéressent pas au golf. Le golf n’est réservé qu’aux gens plus fortunés. L’incapacité du golf à s’adapter et à se moderniser le mènera vers une mort certaine.
Voilà quelques commentaires que l’on entend de façon plutôt régulière lorsqu’il est question de l’avenir du golf. En mettant les pieds sur un terrain de golf, il est difficile de ne pas accorder une certaine crédibilité à ces arguments.
Tout d’abord, il est vrai que le golf n’est pas aussi populaire qu’il l’a déjà été. C’est le cas sur les terrains, alors que le monde du golf a perdu plus de 10 millions de joueurs à l’échelle mondiale depuis 10 ans. C’est aussi le cas à la télé, comme en témoignent les cotes d’écoute des tournois de la PGA lorsque Tiger Woods n’est pas de la partie.
Deuxièmement, difficile de contredire ceux qui avancent que les adeptes de golf constituent un groupe vieillissant. Une simple visite à n’importe quel club de golf vous en convaincra. Et de l’aveu même de la World Golf Foundation, pas moins de 500 000 mordus de golf cessent de jouer annuellement dans le monde, soit pour cause de décès ou en raison de problèmes de santé.
Place maintenant à la question des coûts liés à un après-midi au golf. Si l’on tient compte de l’équipement, des droits de jeu et des diverses autres dépenses, il est vrai que le golf peut s’avérer un loisir plutôt dispendieux.
Enfin, si le golf fait preuve d’innovation pour ce qui est des bâtons et des balles, on ne peut certes pas affirmer qu’il s’agit du sport le plus avant-gardiste. Du code vestimentaire aux règles ultra-strictes, en passant par l’exclusion des femmes sur certains de ses terrains les plus prestigieux, le golf est encore plus conservateur qu’un sport comme le baseball dans ses façons de faire.
ON CONTINUE DE BÂTIR
Malgré tous ces facteurs qui semblent indiquer que le golf est loin d’être promis à un avenir prospère, les investissements, eux, ne cessent d’affluer.
Au terrain de Shinnecock Hills, à Long Island dans l’État de New York, on n’a pas ménagé les efforts pour rendre les allées plus étroites en y aménageant de l’herbe longue en vue du US Open qui s’y tient cette fin de semaine.
Quant au parcours Augusta National en Georgie, site du Tournoi des Maîtres, on vient de débourser la somme de 55 millions de dollars pour acquérir des terrains d’une centaine d’acres à proximité du club.
Notons aussi que les investissements ne se limitent pas qu’aux terrains qui accueillent les principaux événements de la PGA. De nouveaux terrains sont construits régulièrement aux quatre coins de l’Amérique du Nord, parfois en collaboration avec des promoteurs immobiliers qui souhaitent y attirer des retraités, preuve que l’on semble miser sur le vieillissement de la population.
Il serait également sage de tenter de recruter une clientèle plus jeune. À cet effet, le club Bunker Hill à Pickering, dans la région de Toronto, a fait preuve d’audace il y a quelques années en inaugurant un tout nouveau terrain de 12 trous constitué de normales 3. L’initiative avait pour but de satisfaire les gens qui estiment qu’une ronde de golf exige un trop grand nombre d’heures de leur horaire déjà chargé.
Il sera intéressant de voir si d’autres projets du genre suivront afin que s’intéressent davantage au golf les nouvelles générations des marchés canadiens, américains et européens.