Le luxe, à la portée de toutes les bourses
Je viens d’acheter un sac Vuitton de 3500 $ pour fêter mon épouse. Devrais-je investir dans le luxe ?
La croissance de l’industrie n’est pas près de s’arrêter. Économistes et altermondialistes s’entendent : l’écart entre riches et pauvres ne cesse de s’agrandir, un phénomène qui ne s’essouffle pas. Les riches vont donc continuer de se payer des produits de luxe. Et leurs fabricants, cotés directement ou
over-the-counter (sous désignation OTC) à la Bourse de New York, ont vu leurs titres grimper considérablement depuis deux ans. Est-il trop tard pour embarquer dans le train ? Absolument pas. Quelles sont les marques les plus connues (excluant les détaillants) ? Le leader mondial est LVMH (LVMHF – Dior, Moët, Hennesy, Dom Pérignon, Château d’Yquem, Veuve Clicquot, Louis Vuitton, Kenzo, Fendi, Guerlain, Jivenchy, Bvlgari, Tag Heuer, Sephora, le journal Les
Échos), Kering (PPRUY – Gucci, Yves Saint Laurent, Puma, Balenciaga, Stella McCartney, Printemps, Fnac), Hermès (HESAY), Ferrari (RACE), Porsche (POAHY), Swatch (SWGAY), Prada (PRDSY) et Coach (TPR – Tapestry). Chanel, Versace et Valentino préparent aussi leur entrée en Bourse.
RENDEMENT DE PLUS DE 34 %
Signalons qu’en 2017, l’indice S&P Global Luxury a crû de 34,76 %. L’an dernier, l’action de LVMH a bondi de 62,4 % à New York et 87 % à Paris, et ses ventes de 12 %, soit le double de 2016. Par contre, les rendements des titres des principaux joueurs ne sont guère impressionnants : actuellement, ils dépassent rarement 1,6 %. Mais beaucoup versent des dividendes.
L’EMPIRE DU MILIEU
Les clients les plus nombreux des marques de luxe sont les… 18-34 ans. Les milléniaux (85 % de la croissance de l’industrie) achètent en ligne (10 % des ventes). En Chine, où ils sont les bénéficiaires de la politique de l’enfant unique, ils dominent aujourd’hui le marché et se partagent les tuyaux sur les réseaux sociaux (49 % des ventes). La Chine représente désormais 33 % du marché mondial, autant que les États-Unis et le Japon réunis. Les ventes de biens de luxe y ont totalisé 142 milliards de yuans, ou 29 milliards $ canadiens, en hausse de 20 % comparativement à 2016, précise la firme Bain. Les achats de marques de luxe y ont bondi de 12 % l’an dernier, comparativement à 2016. Bain prévoit une explosion cette année dans l’empire du Milieu, et s’attend à une croissance du marché mondial entre 6 % et 8 % cette année, pour s’établir entre 422 G$ et 430 G$. Même la volatilité des devises émergentes ne devrait pas faire de mal aux marques de luxe dans ces marchés, car leur notoriété leur donne un pouvoir de négociation (pricing
power) très solide. En Occident, les baby-boomers demeurent ceux qui ont les moyens de se payer du luxe. Mais ce sont les milléniaux qui établissent les modes et ils sont 55 % à considérer que les