Le Journal de Montreal

Denys Arcand revient à ses premiers amours

- MAXIME DEMERS

Ne demandez pas à Denys Arcand pourquoi son nouveau film, La chute de l’empire américain, n’a pas été présenté au Festival de Cannes le mois dernier. Pour ce retour au cinéma, quatre ans après la sortie du Règne de la beauté, le réputé cinéaste québécois souhaitait faire un film pour le plaisir et sans obligation de résultat, a-t-il confié dans une entrevue exclusive publiée aujourd’hui dans les pages du cahier Weekend.

« Pendant longtemps, j’ai vécu avec ce genre de poids sur le dos : il faut aller à Cannes, il faut gagner à Cannes, il faut faire ci ou ça. Là, j’ai dit : on peut-tu juste faire un film entre nous pour le fun. On va le faire le mieux possible et le plus intelligem­ment possible, mais sans être obligé d’aller dans des festivals ou de gagner des prix », a déclaré le réalisateu­r des Invasions Barbares et du Déclin de l’empire américain au cours d’un long entretien accordé au Journal. Avec La chute de l’empire améri

cain, Arcand s’est aussi fait plaisir en renouant avec le cinéma policier, un genre qu’il a souvent abordé au début de sa carrière (dans Réjeanne Padovani et Gina, notamment). S’appuyant sur une distributi­on imposante composée notamment d’Alexandre Landry, Maripier Morin, Pierre Curzi, Rémy Girard, Louis Morissette et Maxim Roy, le film aborde la question du pouvoir de l’argent dans notre société.

PAS DE STRATÉGIE

En entrevue, Denys Arcand est aussi revenu sur l’échec du Règne de la

beauté, son film précédent qui a été mal accueilli par la critique et le public il y a quatre ans.

« Les gens ont cru que j’ai voulu faire quelque chose de différent avec ce film, mais c’est faux », précise-t-il.

« Il n’y a jamais eu de stratégie derrière mes films. Un matin, je me suis levé et je me suis dit que j’aimerais ça tourner dans Charlevoix sur le bord du fleuve, parce que j’ai été élevé là et que j’y ai vécu. Je voulais faire un film sur les saisons et sur des gens qui vivaient là et qui travaillai­ent dans le domaine de l’architectu­re. Ça m’a amené à faire Le règne de la beauté. Le ton plus contemplat­if du film est venu du fait qu’il met en scène des personnage­s qui vivent à la campagne et qui sont plus silencieux. Il y a des gens qui ont été désarçonné­s par cette propositio­n, mais ça arrive. »

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