Le Journal de Montreal

Le meilleur troisième homme

SHAWINIGAN | Au cours des deux dernières années, Mike Griffin a arbitré des finales à Londres, Tokyo, New York, Alabama, Québec, Montréal, Detroit et j’en oublie.

- RÉJEAN TREMBLAY rejean.tremblay@quebecorme­dia.com

La semaine prochaine, il sera à Merida au Mexique, dans le Yucatan, à 150 kilomètres de Cancun, pour officier un match de championna­t du monde. Et ce soir, il est à Shawinigan pour le match entre Simon Kean et Adam Braidwood.

Le hasard fait bien les choses puisque Mike Griffin, considéré comme un des top trois arbitres de boxe au monde, était à l’oeuvre pour les deux combats entre Patrice L’Heureux et David Cadieux à Shawinigan. Les deux titans dont vous parle Jonathan Bernier en page 104. Donc, Griffin prendra la bonne sortie sur la 55 nord pour se rendre à Shawinigan. Il connaît le chemin.

ARBITRER DES GÉANTS

Griffin ne peut commenter le combat entre Kean et Braidwood. Mais il peut parler de ces grands duels où il était le troisième homme dans des combats de championna­t poids lourd impliquant Wladimir Klitschko au Madison Square Garden ou Deontay Wilder en Alabama et à Brooklyn. On parle de champions du monde mesurant 6 pieds et 7 pouces. Donc à 6 pieds et 5 pouces, Kean et Braidwood n’auront rien d’exceptionn­el pour Griffin : « De toute façon, j’estime que la taille et le poids des boxeurs n’a pas une grande incidence sur ma façon de travailler. Je me sers de ma voix pour obtenir ce que je veux et je compte sur le respect que les boxeurs me vouent pour faire mon travail. Dès le départ, il faut être concentré pour que les boxeurs sentent qu’on est en contrôle », d’expliquer Griffin quand je l’ai joint hier après-midi.

« Et puis, pour moi, il n’y a pas de combats du passé. Je ne tiens pas compte des réputation­s diverses. Je ne veux pas de préjugés. Un combat commence à zéro et c’est dans l’action que je prends les décisions qui s’imposent. Ce que les boxeurs ont pu faire auparavant ne me concerne pas. C’est ce qu’ils font dans le combat que j’arbitre qui compte », de dire Griffin.

Ce qui ne l’a pas empêché de pénaliser Klitschko d’un point au dixième round à New York.

« Il retenait constammen­t malgré mes avertissem­ents. Je l’ai pénalisé d’un point pour compenser l’avantage qu’il obtenait en agissant ainsi », dit-il.

Certains ont hurlé, dans le clan Klitschko évidemment, le reste de la boxe l’a félicité.

Griffin va sans doute jeter un coup d’oeil sur cette chronique en prenant un petit déjeuner léger.

Puis, il va rouler tranquille­ment vers Shawinigan et y aller d’une série d’exercices de détente. Il va manger encore légèrement pour ne pas se sentir engourdi par la digestion. Puis, il va arriver au centre Gervais Autos et se rendre discrèteme­nt dans le vestiaire des deux finalistes pour leur expliquer de quelle façon ils doivent se comporter pour observer les règlements et respecter l’esprit sportif de leur sport.

UNE BIÈRE...

C’est certain que Mike Griffin est habitué aux foules immenses de New York, de Londres ou de Tokyo. Mais un aréna paqueté comme un oeuf de Shawi va générer autant d’énergie que le Madison Square Garden.

Ça reste quand même la bonne nouvelle de la journée. Michel Hamelin, le patron de la Régie a choisi son meilleur homme pour le combat de l’année au pays. Plus passionnan­t encore que celui de Stevenson contre Jack à Toronto.

Et demain ? Peut-être que Mike Griffin va aller prendre une bière irlandaise au Honey Martin, le pub qu’il possède rue Sherbrooke, de l’autre côté d’Atwater. Et jaser avec les habitués.

Allez y boire une « pint », les murs sont dignes d’un musée. Et la bière, ben, la bière…

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? En décembre 2007, Mike Griffin avait officié un combat de championna­t entre Joachim Alcine et le Panaméen Alfonso Mosquera au Centre Bell.
PHOTO D’ARCHIVES En décembre 2007, Mike Griffin avait officié un combat de championna­t entre Joachim Alcine et le Panaméen Alfonso Mosquera au Centre Bell.
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