KAVIS REED « C’EST INJUSTE D’ÊTRE JUGÉ SUR LE PASSÉ »
Les Alouettes amorcent leur saison ce soir à Vancouver
Les Alouettes débutent une nouvelle saison, ce soir, à Vancouver. On ne sent pas de fièvre à Montréal. L’équipe porte encore les stigmates de sa dernière campagne. Les amateurs ne sont pas optimistes, pour la plupart. Les Alouettes ont raté les séries au cours des trois dernières années. Ils ont connu la pire saison de leur histoire l’an dernier, subissant 15 défaites en 18 matchs. Ils ne voient pas de lumière à l’horizon.
Le directeur général Kavis Reed a reçu un vote de confiance de la famille Wetenhall avec le mandat de dénicher un nouvel entraîneur en chef. À la surprise générale, il a convaincu un ancien pilote de la Ligue nationale de football, Mike Sherman, de prendre les commandes sur le terrain.
L’homme de 63 ans a du vécu. Il a dirigé les Packers de Green Bay, organisation célèbre de la NFL, de 2000 à 2005, les menant à trois championnats de division et quatre participations aux séries.
NI PROMESSES NI PRÉDICTIONS
Durant le camp d’entraînement, personne au sein de la direction des Alouettes ne s’est aventuré à faire des promesses ou des prédictions.
Wetenhall s’est ouvert sur ses états d’âme, la semaine dernière, en disant qu’il ne pouvait imaginer son équipe rater les séries une quatrième année d’affilée.
À quelques heures de l’ouverture de la saison, Reed et Sherman font preuve de prudence. Ils disent souhaiter évidemment que leur formation soit des séries en novembre prochain, mais ils n’offrent aucune garantie.
Les Alouettes partent de loin. Leurs dirigeants savent très bien que les victoires sont la seule chose qui convaincra les amateurs désabusés de reprendre le chemin du stade Percival Molson.
« Le plus important en ce moment est d’avoir une équipe compétitive et constante, dit Reed.
« C’est le but que l’on poursuivra de semaine en semaine. On devra faire abstraction des critiques. Les amateurs et les représentants des médias ont droit à leur opinion, mais on n’a pas à les écouter.
« Les gens peuvent nous voir dans les bas-fonds en raison de nos insuccès des dernières années. Mais ils ne savent pas ce qui se passe à l’interne. On n’est pas abattus. On n’est pas dans un état d’esprit défaitiste. »
Reed aimerait que les Alouettes bénéficient de la chance que l’on donne à une équipe qui repart à neuf.
« C’est injuste d’être jugé sur le passé, estime-t-il.
« L’organisation a changé. On s’est dits prêts à rebâtir l’an dernier. On est conscient des implications. Il faut faire les choses de la bonne façon. L’exercice n’est pas sans comporter des passages difficiles. Ça va se produire. Ça fait partie de l’équation. »
DES EXEMPLES
Reed cite en exemple les Rams de Los Angeles. Les Rams traversaient des années difficiles lorsqu’ils ont quitté Saint-Louis pour retourner dans la Cité des anges, en 2016.
Après une première saison de 4-12 à Los Angeles, ils ont conservé une fiche de 11-5 l’an dernier avant de s’avouer vaincus par les Falcons d’Atlanta au premier tour des séries de la NFL.
« Les 76ers de Philadelphie et les Blackhawks de Chicago sont d’autres équipes qui ont renoué avec le succès après avoir procédé à une refonte de leur organisation », renchérit Reed.
Si on veut être optimiste, on peut dire que les Alouettes peuvent difficilement faire pire que l’année dernière.
« Je veux que notre équipe progresse, enchaîne Reed.
« On a connu une saison décevante, soit, mais il faut penser en fonction de l’avenir. Notre exécution devra être supérieure. Cela signifie que l’on devra minimiser les pénalités.
« La défense devra, comme elle l’a fait maintes fois dans le passé, effectuer les gros jeux pour procurer le ballon à notre attaque. L’attaque devra, elle aussi, faire montre d’opportunisme. »
LES SOULIERS D’ANTHONY
Or, les Alouettes n’ont toujours pas trouvé un quart capable de chausser les souliers d’Anthony Calvillo. Drew Willy a mérité le poste de quart numéro un durant le camp d’entraînement, mais il n’a été quart partant qu’une année à ses six premières saisons dans la Ligue canadienne. C’était avec les Blue Bombers de Winnipeg, en 2014.