Le Journal de Montreal

UTILISER SA MAISON COMME BUREAU

La latitude en matière de gestion de temps et du contexte de travail constitue indéniable­ment un attrait qui en a convaincu bon nombre à devenir travailleu­rs autonomes.

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Mais faire de sa propre maison son milieu de travail confère aussi de nombreux avantages. Sylvain Fontenelle, CPA, CGA, directeur principal fiscalité pour le cabinet comptable Demers Beaulne, nous expose quelques-uns d’entre eux.

MON BUREAU À DOMICILE EST-IL ADMISSIBLE?

Il existe deux cas de figure qui permettent de procéder à des déductions fiscales lorsque le travailleu­r autonome utilise sa maison comme bureau : Le bureau à domicile représente le principal lieu de travail; Le bureau est utilisé exclusivem­ent pour générer le revenu d’entreprise et pour rencontrer de façon régulière et continue des clients ou d’autres personnes pour le travail.

DES DÉDUCTIONS FISCALES AVANTAGEUS­ES

Si l’espace qui constitue le bureau se qualifie, sa superficie représente­ra le pourcentag­e de déductions.

« Advenant que votre bureau représente 20 % de votre maison, vous pourriez déduire 20 % des frais de chauffage et d’électricit­é dans vos dépenses de travailleu­r autonome », indique M. Fontenelle.

Quant aux dépenses liées à la prime d’assurance habitation, aux intérêts sur le prêt hypothécai­re, aux taxes municipale­s et foncières, etc., une partie de celles-ci pour- raient aussi être considérée­s comme des dépenses. Toutefois, selon le système fiscal du Québec, seulement la moitié du pourcentag­e pourra être déduit. « Selon le même exemple, vous pourriez déduire 20 % de votre prime d’assurance au fédéral, mais seulement 10 % au provincial », mentionne le directeur principal fiscalité.

Par ailleurs, les réparation­s ou rénovation­s liées exclusivem­ent à l’espace bureau sont déductible­s à 100 %, tandis que celles touchant la totalité de la maison — refaire l’électricit­é en entier par exemple — sont déductible­s à la hauteur du pourcentag­e que représente la superficie du bureau.

PAS SEULEMENT DES AVANTAGES…

Malgré les nombreux bons côtés, il existe tout de même certaines restrictio­ns et limites à prendre en considérat­ion. « Entre autres, on ne recommande jamais de prendre une dépense en capital sur la portion qui constitue le bureau dans une maison. Car, si jamais le propriétai­re vend sa demeure, la partie que représente le bureau sera alors considérée comme un bâtiment distinct et donc, le vendeur devra payer de l’impôt sur le gain en capital de cette partie », explique M. Fontenelle.

Finalement, il faut aussi savoir qu’il n’est pas possible d’enregistre­r une perte avec son bureau à la maison. Ainsi, si vos frais de bureau dépassent vos gains sur une période d’un an, il vous faudra reporter cette perte à l’année suivante.

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