Loin d’être inquiets, les cochers défendent leur industrie
Les conducteurs de calèche rencontrés par Le Journal hier après-midi ne s’en faisaient pas trop avec la décision de Valérie Plante de retirer tous les véhicules hippomobiles des rues de Montréal dès 2020.
« Ce n’est pas coulé dans le ciment cette affaire-là. Ça va se jouer en justice », est convaincu Jacques Prud’homme, cocher depuis 1977, qui enfilait les tours en ce bel après-midi avant qu’un employé de la Ville vienne l’avertir.
Le thermomètre affiche 27 degrés. À 28, les chevaux doivent rentrer à l’écurie, lui rappelle-t-on.
« La Ville fait déjà tout pour nous mettre des bâtons dans les roues. Quand j’ai commencé, on roulait jusqu’à 34 degrés », peste Alain Boisvert en flattant sa jument.
MORATOIRE
Le règlement sur la température a été adopté en 2016 par l’ancienne administration Coderre, qui avait d’abord voulu imposer un moratoire d’un an sur l’exploitation de calèches à Montréal, avant d’être forcée de revenir sur sa décision à cause d’un jugement de la cour.
« Ça va faire la même affaire cette foisci », prévoit M. Boisvert, qui comprend mal le point de vue de la mairesse Plante.
« Ça n’a pas de sens qu’une mairesse qui vient du communautaire veuille mettre à pied 70 personnes », dit-il.
Pour sauver une partie des emplois, l’administration Plante a réitéré le mois dernier son intérêt pour les calèches électriques.
Jacques Prud’homme, qui a testé ce type de véhicule quelques heures en 2016, en doute.
« Ça n’a pas fait fureur. Ce sont les chevaux qui attirent les touristes », constate-t-il.