Fini le taxi payé en heures supplémentaires chez Hydro
La fin de cette pratique en vigueur sur la Côte-Nord soulève la colère des syndicats
Hydro-Québec n’a plus l’intention de payer le taxi en heures supplémentaires à certains de ses employés. La société d’État vient de mettre fin à cette pratique sur la Côte-Nord, a appris Le Journal.
Au cours des derniers jours, Hydro-Québec a fait savoir à ses employés de Baie-Comeau et de Forestville qu’elle ne permettrait plus de se rendre au boulot en dehors des heures de travail normales en prenant un taxi payé tout en réclamant des heures supplémentaires.
La décision d’Hydro-Québec sera effective au cours de l’été et touche une vingtaine de travailleurs, surtout des exploitants opérateurs.
« Nos conventions collectives doivent évoluer afin de permettre une plus grande flexibilité opérationnelle et une productivité accrue. Des discussions sont en cours afin d’atteindre ces objectifs », a fait savoir hier un porte-parole de la société d’État, Serge Abergel.
Selon Hydro-Québec, cette pratique s’appliquait uniquement aux employés qui travaillaient dans des installations en zones isolées.
Ainsi, les employés concernés devront maintenant se rendre au travail sans prendre le taxi et sans réclamer des heures supplémentaires.
DÉBRAYAGE
La décision d’Hydro-Québec n’a d’ailleurs pas été accueillie avec joie par le Syndicat des employé-e-s de métiers (SCFP-1500).
Hier, une centaine d’employés de la société d’État, affiliés au SCFP-1500, ont décidé de débrayer à Baie-Comeau et à Forestville, bloquant les sorties de stationnements aux véhicules de la société d’État.
Pour ces travailleurs, il pourrait s’agir d’un débrayage illégal. Le SCFP-1500 avait reçu à l’automne 2016 une ordonnance du tribunal de ne plus faire de moyens de pression d’ici la fin de la présente convention collective (décembre 2018).
Personne au SCFP-1500 n’a voulu commenter le dossier hier.
SERRER LA VIS
Rappelons qu’Hydro-Québec négocie depuis quelques mois pour renouveler les conventions collectives d’environ 15 000 employés, dont les conventions collectives se terminent au 31 décembre 2018 et au 31 décembre 2019.
Hydro-Québec a établi sa position à la table de négociation avec des demandes visant à obtenir une meilleure flexibilité dans la gestion des horaires de travail de ses employés.
L’an dernier, la société d’État a notamment versé 152 millions $ en heures supplémentaires.
Certains employés ont presque réussi à tripler leur salaire de base.