Le Journal de Montreal

DES CHOIX PRÉCIEUX

Le Canadien a rarement accepté de reculer au 1er tour

- Jonathan Bernier JBernierJD­M

Le téléphone de Marc Bergevin a dû sonner assez souvent au cours des derniers jours. Son droit de parole, le troisième de tout le repêchage qui se tiendra ce week-end à Dallas, doit faire saliver plusieurs de ses 30 homologues.

Jamais depuis qu’il est en poste l’actuel directeur général du Canadien n’a modifié son choix de 1er tour, que ce soit dans les semaines précédant la séance de sélection ou sur le parquet.

Il n’est pas le seul directeur général dans l’histoire du Canadien à tenir à ses acquis comme à la prunelle de ses yeux. Depuis la mise en place du véritable repêchage universel, en 1970, quatre fois seulement l’architecte du Tricolore a accepté de conclure une transactio­n empirant sa situation.

De ce nombre, deux ont exigé le sacrifice du choix de premier tour pour amener un joueur d’expérience à Montréal.

Le 29 mai 1999, à un mois de l’encan, Réjean Houle cédait le 10e choix au total aux Islanders de New York contre les services de Trevor Linden. Un geste sans trop de gravité considéran­t que ce repêchage fut l’un des plus faibles de l’histoire de la LNH.

Le 20 juin 2008, Bob Gainey troquait son choix de 1er tour, le 25e au total, ainsi que son choix de 2e tour de 2009, en retour des services d’Alex Tanguay et du choix de 5e tour de 2008 des Flames. L’équipe albertaine en avait profité pour sélectionn­er Greg Nemisz, un attaquant qui ne joua que 15 matchs dans la LNH.

LES RUSES DE POLLOCK

À l’inverse, le Canadien est souvent parvenu à améliorer son rang de sélection et même à en ajouter quelques-uns à sa liste. Sam Pollock fut un maître dans ce domaine. Plus rusé que ses compétiteu­rs, Pollock, grâce à ses nombreuses entourloup­ettes, a permis au Canadien de sélectionn­er en l’espace de neuf ans (de 1970 à 1978) 24 joueurs au premier tour !

Il n’est pas uniquement question d’ententes survenues dans les semaines précédant l’événement, mais son jeu d’échecs lui a permis de mettre la main sur des perles comme Guy Lafleur, Steve Shutt, Bob Gainey, Doug Risebrough, Mario Tremblay et Pierre Mondou.

Pas surprenant que la dynastie du Canadien se soit constammen­t renouvelée dans les années 1970.

LA GRANDE JOURNÉE DE SERGE SAVARD

Pour ce qui est des transactio­ns réalisées le jour même du repêchage, la palme revient à Serge Savard. Le 9 juin 1984, il envoyait Rick Wamsley et quelques choix aux Blues de St. Louis en retour des sélections de 1er (8e rang) et de 2e tours (29e rang).

Au 8e rang, Savard avait jeté son dévolu sur Shayne Corson et, au 29e, sur Stéphane Richer. Cette transactio­n s’ajoutait à celle qui avait envoyé Pierre Larouche aux Whalers de Hartford, en 1981 ; un échange dans lequel les deux formations avaient convenu d’inverser leur choix de premier tour de 1984. Passant du 11e au 5e rang, le Canadien avait appelé Petr Svoboda.

Avec Patrick Roy, réclamé au 3e tour à la suite d’une transactio­n survenue quelques mois plus tôt avec les Jets de Winnipeg, Savard venait de mettre sur la main sur un noyau de recrues qui aideraient le Canadien à remporter la coupe Stanley deux ans plus tard.

Comme quoi il vaut mieux garder ses choix. À condition de faire les bons...

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Marc Bergevin a dû recevoir des appels de plusieurs directeurs généraux, ces derniers jours.
PHOTO D’ARCHIVES Marc Bergevin a dû recevoir des appels de plusieurs directeurs généraux, ces derniers jours.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada