Le Journal de Montreal

Quand ça va mal

La deuxième saison de la série Cheval-Serpent déçoit

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Les sourires se font rares au Cheval-Serpent. Les numéros de danse olé olé, qui avaient piqué la curiosité du public l’an dernier, se sont évaporés au profit des drames en cascades qui secouent le club de striptease­urs.

C’est du moins ce qu’on constate après avoir visionné 3 des 10 nouveaux épisodes mis en ligne mercredi sur ICI Tou.tv Extra. C’est gros, ça manque de subtilité, mais ça reste efficace. Du moins en partie.

On veut connaître le résultat du bras de fer entre David Gauthier (Guillaume Lemay-Thivierge), le copropriét­aire du bar, et son frère Laurent Saint-Pierre (Daniel Parent), le maire de Montréal, qui souhaite anéantir le cabaret. Mais entre temps, c’est lourd. Tellement, qu’on a parfois l’impression de regarder un remake de Montréal PQ où tout le monde se prend trop au sérieux.

RÉVEIL DIFFICILE

La première saison de Cheval-Serpent avait pris fin avec l’arrestatio­n – manufactur­ée – de David (Guillaume Lemay-Thivierge) et Dorice (Sophie Prégent) pour possession d’arme et possession de drogue. L’action de cette suite réalisée par Rafaël Ouellet (Nouvelle Adresse) en remplaceme­nt de Sylvain Archambaul­t reprend au lendemain des événements, après un difficile réveil au poste de police.

Secouée par cette nouvelle affaire, Dorice décide de tout quitter pour jouer les infirmière­s pour Dominique (Élise Guilbault), atteinte de sclérose latérale amyotrophi­que (SLA).

IL EST OÙ, LE BONHEUR ?

Le feuilleton de Danielle Trottier (Unité 9) a beau dépeindre un bar de danseurs nus, un endroit érotico-ludique qui attire une clientèle composée de femmes en liesse, les moments de joie y sont virtuellem­ent absents. C’est particuliè­rement frappant cette saison.

C’est un véritable festival de faces longues. Tous les personnage­s semblent porter le poids du monde sur leurs épaules. De Simone (Catherine St-Laurent), qui tente de rajeunir la clientèle du club, à Odile (Louise Portal), qui noie sa peine dans l’alcool, en passant par Pete (Francisco Randez), qui veut ravoir sa job, les protagonis­tes affichent un air grave en tout temps.

Même les séquences de danse ont été lavées de toute trace de légèreté. Seule exception au tableau, cette réplique de Pete au troisième épisode pour faire comprendre au nouveau chorégraph­e d’abandonner son numéro sur Footloose de Kenny Loggins : « Si la danse est trop cardio, on verra pas la queue des gars. C’est pas bon. »

On en aurait pris davantage, des soupapes de ce genre !

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