L’HORREUR EN DIRECT
Tuerie dans une salle de nouvelles aux États-Unis
LE JOURNAL | Cinq personnes sont mortes hier sous les balles lors d’une « attaque ciblée » dans les locaux d’un quotidien du Maryland. Mais les journalistes qui s’en sont sortis ont tout mis en oeuvre pour publier une édition aujourd’hui.
Au moment même où le suspect détruisait une porte en vitre avec son fusil à pompe (shotgun) et faisait feu en direction d’employés du Capital Gazette, un stagiaire demandait l’aide des services d’urgence sur Twitter.
« John McNamara (un reporter) a été tiré », a écrit Anthony Messenger, en direct de l’horreur.
« Il n’y a rien de plus terrifiant que d’entendre plusieurs personnes se faire tirer dessus pendant que tu es caché en dessous de ton bureau, et puis d’entendre le tireur recharger [son arme] », a témoigné Phil Davis, un reporter judiciaire au Capital, après avoir évacué le bâtiment.
À la suite de sa tuerie, le suspect s’est finalement rendu à la police. Quatre personnes sont mortes sur le coup et une cinquième a succombé à ses blessures à l’hôpital. Deux autres ont été blessées.
L’homme a tout fait pour compliquer le travail des autorités, allant jusqu’à se mutiler les doigts pour qu’on ne puisse prendre ses empreintes digitales, a rapporté le Baltimore Sun, qui possède aussi le journal visé.
POURSUITE CONTRE LE CAPITAL
La police a confirmé tard hier soir que le suspect est Jarrod W. Ramos, 38 ans.
Selon le quotidien de Baltimore, qui a alimenté le site web du Capital pendant la tuerie, cet homme avait poursuivi pour diffamation le journal il y a quelques années.
« Il s’agissait d’une attaque ciblée contre le Capital Gazette, a affirmé le chef adjoint de la police du comté où la tuerie a eu lieu, William Krampf. Cette personne était préparée et était prête à tirer sur des gens aujourd’hui. »
Une fois en sécurité, des journalistes ont raconté sur Twitter la scène terrifiante à laquelle ils ont été témoins, d’autres ont simplement écrit qu’ils étaient hors de danger.
MENACES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
La police a indiqué que le quotidien avait reçu des menaces sur les réseaux sociaux. Les enquêteurs s’intéressent présentement aux liens passés entre l’auteur présumé et le journal.
L’attaque meurtrière contre le quotidien, situé à Annapolis, n’a pas empêché son équipe d’exercer son travail. Hier, des journalistes ont assuré qu’une édition allait être publiée par rapport à leur propre fusillade.
« Je peux vous dire une chose : nous allons sortir un foutu journal demain », a écrit le journaliste Chase Cook, qui s’est retrouvé à couvrir une tragédie où des collègues ont perdu la vie.
« On continue de couvrir l’histoire avec les journalistes du Capital Chase Cook et Pat Ferguson. Merci aux collègues du Baltimore Sun qui sont là aussi. Il y aura un Capital vendredi [aujourd’hui] », a affirmé le photographe Joshua McKerrow.
– Avec la collaboration d’Antoine Lacroix et de l’AFP