Un fabricant d'armes écope de sept ans de prison
Ses armes illégales ont été retrouvées sur 22 scènes de crime, dont des meurtres
Un Montréalais qui fabriquait clandestinement des armes à feu dans son usine de LaSalle, dont celle qui a servi à assassiner le caïd Ducarme Joseph, a écopé hier de sept ans de pénitencier.
« Il savait qu’il vendait ses armes à feu au crime organisé. Les armes ont servi à la commission de plusieurs infractions, dont deux meurtres et tentatives de meurtre », a rappelé la juge France Charbonneau avant de condamner Jean-Pierre Huot, au palais de justice de Montréal.
PAS DE RÉACTION
L’accusé de 62 ans n’a pas réagi dans le box des détenus au moment de la sentence, assortie d’une interdiction de posséder une arme pendant au moins 10 ans.
En 2013 et 2014, Huot s’était mis en tête de fabriquer des armes à feu de type TEC-9, ainsi que des silencieux et des chargeurs dans son usine de LaSalle, en faisant croire aux employés qu’il s’agissait de fusils de paintball.
« La préméditation, la planification et les recherches qu’il a fallu pour réussir à fabriquer ces armes puissantes et dangereuses dénotent notamment l’absence de sens moral de l’accusé », a noté la juge Charbonneau.
Même si un jury l’a déclaré coupable de fabrication et de trafic d’armes à feu, Huot continue de clamer son innocence. Son coaccusé Pierre Larivière a pour sa part été acquitté.
CRIME ORGANISÉ
Pour la défense, Huot méritait une peine de cinq ans de pénitencier vu l’absence d’antécédents judiciaires sérieux.
Mais pour les procureurs à la Couronne Philippe Vallières-Roland et Éric Poudrier, le trafiquant devait écoper de 10 années d’incarcération.
C’est que les armes fabriquées par Huot ont été retrouvées sur 22 scènes de crimes.
Le caïd Ducarme Joseph a d’ailleurs été abattu en août 2014 par une arme fabriquée chez Perfection Métal. En février 2015, un homme qui sortait de sa maison de transition a lui aussi été tué par une telle arme.
Les TEC-9 ont aussi servi dans une affaire de violence conjugale, dans des tentatives de meurtre et lors du braquage d’une bijouterie à Laval.
Compte tenu de tous ces facteurs, la juge Charbonneau a estimé qu’une peine de sept ans de pénitencier était adéquate.