L’absence d’un hommage à Fredy Villanueva fait réagir
Des résidents et des organismes de Montréal-Nord déplorent la décision de l’arrondissement de ne pas intégrer la création d’un hommage à Fredy Villanueva dans le réaménagement du parc Henri-Bourassa, où le jeune homme de 18 ans est mort lors d’une intervention policière il y a 10 ans.
Un lieu de rassemblement, nommé la « place de l’Espoir », sera aménagé au sudest de ce parc au cours des prochains mois afin d’être inauguré le 21 septembre.
Au centre de cette place publique triangulaire, une capsule temporelle sera installée, dans laquelle on retrouvera une mosaïque comprenant des écrits et des photos qui seront recueillis auprès de résidents dans les prochaines semaines. La capsule sera ouverte en 2065 dans le cadre du 150e anniversaire de l’arrondissement.
« On est très déçus. On parle d’une place de l’Espoir, mais on fait référence à quoi, au juste ? Il n’y a aucune référence aux événements de 2008 », a réagi hier la cofondatrice de l’organisme Montréal-Nord Républik, Nargess Mustapha, qui craint que la mort du jeune homme sous les balles d’un policier le 9 août 2008 et les violentes émeutes qui ont suivi ne « sombrent dans l’oubli ».
PAS DE MURALE
Ce plan de réaménagement ne prévoit aucune oeuvre artistique dédiée spécifiquement à Fredy Villanueva, l’arrondissement ayant mis une croix sur la murale du centenaire, une oeuvre d’art que des regroupements réclament depuis plusieurs années afin d’y intégrer le visage et le nom du jeune homme.
« La décision qu’on a prise aujourd’hui se veut une position rassembleuse. Je peux comprendre que certains puissent être déçus, mais en même temps, c’est un message d’ouverture qu’on veut lancer », a déclaré la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, hier.
« OCCASION RATÉE »
En novembre dernier, en séance du conseil municipal, Solo Fugère, qui est membre de l’organisme Hoodstock, avait questionné la mairesse de Montréal pour connaître son intérêt à ce qu’une murale soit créée en hommage à Fredy Villanueva.
Valérie Plante lui avait répondu être « tout à fait disposée » à ce qu’un tel hommage soit rendu. M. Fugère se dit maintenant déçu de la décision prise par l’arrondissement.
« Cette place publique, j’ai l’impression que c’est une manière d’endormir les citoyens sur les enjeux du racisme et de l’exclusion sociale dans l’arrondissement », a-t-il déploré, qualifiant l’abandon de la création de la murale du centenaire d’« occasion ratée » de rendre hommage à ce jeune homme.