Juste au bon moment
En quelques mois, le Nissan Qashqai est devenu la nouvelle coqueluche du nouveau créneau des utilitaires sous-compacts, un succès qui s’explique, entre autres, par une gamme diversifiée et un éventail de prix concurrentiel.
Pour paraphraser la chanteuse Diane Tell, le Nissan Qashqai est arrivé juste au bon moment, ni trop, ni trop tard. Le succès commercial dont il jouit depuis janvier, lorsqu’il est devenu le modèle le plus vendu de sa catégorie au Canada, illustre aussi l’engouement encore nouveau qu’expriment les automobilistes québécois à l’égard des véhicules utilitaires sous-compacts du genre.
C’est connu, le Québec est le royaume des petits véhicules. Les constructeurs en vendent ici plus que partout ailleurs en Amérique du Nord. Or, au fil des dernières années, de plus en plus d’automobilistes québécois se sont tournés vers ces petits utilitaires à cause de leurs dimensions réduites, qui les rendent faciles à conduire en ville, et de leur côté indéniablement pratique.
Après tout, l’automobiliste qui n’a pas besoin d’un VUS gros comme le Nissan Rogue, un modèle compact qui peut avoir un habitacle à sept places, a désormais l’opportunité de considérer des véhicules plus petits comme le Qashqai, qui offrent l’avantage additionnel d’être plus abordables. La dotation allégée du modèle d’entrée de gamme Qashqai S permet même à Nissan d’abattre la barrière symbolique des 20 000 $ pour un VUS.
En vente depuis mai 2017, le Qashqai (prononcez « cache-caille ») se substitue à des véhicules comme le Honda HR-V et le Mazda CX-3, deux favoris de ce créneau. Il vise aussi les habitués de voitures compactes comme la Volkswagen Golf et la Mazda3 Sport, des consommateurs qui apprécient la polyvalence d’un habitacle transformable et qui découvrent avec ces petits VUS l’attrait d’une position de conduite plus haute et la sécurité accrue des systèmes à quatre roues motrices dont ils peuvent être dotés.
UN VÉHICULE « CITÉPHILE »
Le Qashqai offre tout cela. Plus court que le Rogue et les deux compactes à hayon mentionnées plus haut, ses dimensions le rendent « citéphile ». Il est facile à manoeuvrer et à garer dans les espaces réduits. En prime, sa garde au sol élevée (187 mm comparativement aux 138 mm d’une Golf) procure cette position de conduite haute tant prisée, qui accroît le confort et le champ de vision avant.
La possibilité d’équiper ce véhicule d’une transmission intégrale accentue son attrait. Après tout, ce dispositif procure un réel bénéfice lorsque les conditions routières se dégradent, que ce soit au moment d’emprunter une route de terre dans l’arrière-pays, en conduisant sous une pluie intense ou encore s’il faut se déplacer au pire de la tempête en hiver.
De type réactif, ce système n’exige aucune intervention de la part du conducteur. Selon les besoins du moment, il fait varier instantanément la répartition du couple de 100 % aux roues avant jusqu’à 50/50 entre les deux trains de roues. Ce système à quatre roues motrices fait partie de la dotation de série du Qashqai SL, la version la plus luxueuse de la gamme dont nous avons fait l’essai. La boîte de vitesses automatique à variation continue, à laquelle il est jumelé, est également proposée contre supplément pour les deux versions moins cossues, les Qashqai S et SV. Cette boîte automatique n’offre pas la souplesse de celle du Rogue ou du nouveau Kicks. On le découvre dès qu’on sollicite hardiment le moteur, par exemple, pour effectuer un dépas-
sement. Le bruit soutenu du moteur engendré par les longues montées en régime envahit l’habitacle. On s’y habitue, certes, mais il y a mieux.
En revanche, cette boîte automatique contribue à réduire de manière significative la consommation de carburant du Qashqai comparativement à la boîte manuelle à 6 rapports, qui est de série pour les deux versions moins chères. Il suffit de comparer les cotes de consommations moyennes publiées par Ressources naturelles Canada pour comprendre pourquoi tant d’acheteurs optent pour l’automatique. Comparativement à la manuelle, elle permet au Qashqai de consommer environ 10 % moins de carburant. Pour un automobiliste qui parcourt 20 000 km par année, avec le litre de carburant à 1,40 $, cette différence peut représenter une économie annuelle d’environ 225 à 300 $.
La boîte de vitesses manuelle à 6 rapports des deux modèles moins chers est une exclusivité canadienne. Elle vise des nostalgiques et des acheteurs en quête de bas prix que le constructeur ne croit pas pouvoir trouver chez nos voisins états-uniens. Seuls les Qashqai S et SV à deux roues motrices (avant) peuvent l’avoir. Son étagement est satisfaisant pour la conduite urbaine, mais le maniement du levier manque de précision.
MOTEUR PERFORMANT
Fabriqué à l’usine Nissan de Kyushu, au Japon, le Qashqai est animé par un 4-cylindres de 2,0 L à injection directe réservé au marché nord-américain. En Europe, où cet utilitaire est vendu depuis une dizaine d’années, tous les moteurs à essence offerts sont de plus faible cylindrée et moins puissants. Or, pour se déplacer dans nos grandes villes et sur les autoroutes, ce moteur de 141 ch s’avère très convenable. Sa puissance rend le Qashqai comparable à ses rivaux.
Par ailleurs, l’intérieur de ce véhicule ne reflète pas ses dimensions extérieures réduites, ni ses prix abordables. La finition est soignée et les matériaux de belle facture. L’espace abonde et quatre adultes de taille moyenne trouveront le confort nécessaire pour apprécier un voyage de Montréal à Gaspé. Les sièges chauffants à l’avant sont de série et, puisqu’un petit VUS du genre est généralement moins coûteux que les VUS compacts, l’acheteur typique du Qashqai tend à opter pour les versions SV et SL afin de bénéficier de leur dotation plus complète.
L’équipement de la version SL peut même être bonifié avec l’ensemble Platine (1900 $) qui procure des équipements qu’on n’imaginerait pas avoir dans un petit VUS : des phares à DEL et des dispositifs d’aide à la conduite (un système de freinage d’urgence avec capacité de détection de piétons, un régulateur de vitesse adaptatif et un système antilouvoiement).
Évidemment, le Qashqai plaît beaucoup pour son côté pratique, à commencer par son grand coffre transformable auquel un large hayon donne accès. Son volume utile, qui varie de 564 à 1730 L, le rend comparable à celui de ses rivaux. De plus, les versions SV et SL disposent du système de rangement Divide-N-Hide commun au Rogue, qui permet de partitionner l’aire de chargement. Pratique ! À cela s’ajoutent un couvre-bagages et six crochets d’arrimage disposés dans l’aire à bagages, qui font partie de la dotation de série de tous les modèles. Pratique, cela aussi !