Verstappen l’emporte, Stroll 14e
AGENCE QMI | Lance Stroll s’est contenté du 14e rang du Grand Prix d’Autriche, hier à Spielberg, pendant que le Néerlandais Max Verstappen profitait des ennuis de ses principaux concurrents pour l’emporter.
Stroll a terminé avant-dernier parmi tous les pilotes qui ont vu le drapeau à damiers, ne devançant que son coéquipier Sergey Sirotkin. Gagnant rapidement quelques positions au départ en s’élançant de la 13e place, le Québécois n’a pas été en mesure de défendre sa position.
Un fiasco de Mercedes (double abandon) a permis à Sebastian Vettel, troisième, de reprendre pour un point la tête du Championnat du monde de Formule 1 à Lewis Hamilton.
Orphelins de leur équipe nationale de soccer, absente du Mondial, les Néerlandais amateurs de sports se sont rabattus en masse sur la F1. Un choix payant puisqu’ils ont pu assister à la victoire inattendue de leur pilote préféré, sa quatrième à 20 ans seulement.
« C’est incroyable de gagner avec une Red Bull sur le Red Bull Ring, devant tous ces partisans hollandais », s’est réjoui Verstappen. Visiblement très ému, il a d’abord oublié de garer sa monoplace dans l’aire réservée aux pilotes montant sur le podium.
« C’était vraiment une belle journée », a ajouté le plus jeune vainqueur d’un GP de F1, pas épargné par les critiques depuis le début de la saison en raison de nombreuses erreurs.
Verstappen, qui a récupéré une partie des anciens partisans de son père Jos, s’occupe lui-même de leur trouver les meilleurs tarifs pour organiser leurs déplacements. Il leur avait réservé un camping entier cette année, tout près du circuit autrichien.
Près de 30 000 Hollandais déchaînés ont également assisté à un tournant de la saison, car les Ferrari du Finlandais Kimi Räikkönen et de Vettel, dans cet ordre, sont montées sur le podium, tandis que les Mercedes, parties en première ligne, n’ont pas vu l’arrivée.
ERREUR STRATÉGIQUE DE MERCEDES
Hamilton n’avait pas abandonné depuis le Grand Prix de Malaisie en octobre 2016.
Mais la course était jouée pour le quadruple champion du monde avant même son abandon, intervenu au 64e tour.
Verstappen s’est emparé de la tête de la course grâce à une erreur stratégique de Mercedes qui, lors du déclenchement de la voiture de sécurité virtuelle (VSC), n’a pas rappelé aux stands Hamilton, alors leader, après l’abandon de Bottas au 14e tour.
Les rivaux du Britannique ont eux choisi cet instant pour chausser de nouveaux pneus, ce qui rappelle la mésaventure déjà vécue par Mercedes en ouverture de la saison au GP d’Australie.
Dépité, Hamilton a demandé à la radio, comme à Melbourne, comment cette gaffe avait pu se produire, puis a fini par enjoindre à ses ingénieurs, qui avaient reconnu leur étourderie, de le laisser tranquille.
« Pour moi et l’équipe, c’est le jour le plus douloureux depuis six ans », a souligné Toto Wolff, le patron de Mercedes. Après un départ où Räikkönen a brièvement menacé ses pilotes, l’encadrement de l’écurie de Brackley s’est peut-être reposé sur ses lauriers.
« Nous avons laissé échapper un doublé possible par notre faute, et surtout en raison d’un manque de fiabilité », a déclaré l’Autrichien.
Mercedes, en pointe dans ce domaine, n’imaginait sans doute pas voir ses deux monoplaces quitter la course en raison de problèmes mécaniques, une semaine après avoir introduit en France une évolution de moteur.
Le dernier double abandon des Flèches d’argent remontait au GP d’Espagne 2016, mais il résultait d’une collision entre Hamilton et son ancien rival, l’Allemand Nico Rosberg.
Vettel réalise donc une excellente opération malgré sa pénalité de trois places sur la grille, qui l’a contraint à s’élancer en sixième position.
« J’aurais pu faire mieux, avec un peu plus d’informations », a regretté l’Allemand. Il reprend néanmoins la tête du championnat, avec un point d’avance sur Hamilton et 45 sur Räikkönen.
L’Australien Daniel Ricciardo (Red Bull), qui n’a pas terminé hier, et Verstappen, sont 4e et 5e. Bottas lui ne pointe désormais qu’au 6e rang. Au classement des constructeurs, la Scuderia devance de dix unités les quadruples champions en titre.
Dans le cadre grandiose des montagnes de Styrie, on a assisté au crépuscule des pneus pour plusieurs pilotes, dont Ricciardo et Hamilton, victimes d’une dégradation accélérée.
La course y a gagné de l’intérêt, les dépassements, déjà facilités par trois zones de DRS, l’étant d’autant plus.
PREMIERS POINTS POUR GROSJEAN
Le Français Romain Grosjean a inscrit ses premiers points en 2018, avec une très belle quatrième place. Quant à l’Espagnol Fernando Alonso, pourtant parti de la voie des puits, il est remonté jusqu’au huitième rang.
Enfin, le Monégasque Charles Leclerc, pressenti chez Ferrari en 2019 à la place de Räikkönen, s’est attiré de nouveaux compliments en finissant neuvième, derrière Alonso.