Le Journal de Montreal

Le mot qui fait peur au Canadien

-

Le Canadien et les Maple Leafs de Toronto ont célébré la fête du Canada chacun à leur façon. Le Tricolore en saluant le retour de Tomas Plekanec et les Leafs en faisant l’acquisitio­n de John Tavares, le joueur de centre numéro un qui manque au Canadien depuis deux décennies.

Ainsi vont les choses quand un gros nom est disponible sur le marché des joueurs autonomes. Les bonnes équipes s’enrichisse­nt en talent tandis que celles faisant du surplace ramassent ce qu’elles peuvent.

La situation dure depuis une éternité à Montréal. À chaque propriétai­re et directeur général qui sont passés ici depuis le début des années 2000, le Canadien vend de l’espoir à ses partisans.

LA SOLUTION

La rengaine a débuté avec Réjean Houle et s’est poursuivie avec André Savard, Bob Gainey, Pierre Gauthier et maintenant Marc Bergevin. Personne n’a jamais voulu parler de reconstruc­tion.

Cette organisati­on a une peur morbide de ce mot.

Je ne sais pas si la haute direction est guidée par des études de marché. Pourtant, les choses sont claires. Le Canadien est en chute libre depuis trois ans.

Plusieurs amateurs souhaitent une réorganisa­tion en profondeur. C’est la façon d’arriver au succès. On l’a vu avec les Penguins de Pittsburgh, les Blackhawks de Chicago et les Kings de Los Angeles.

Les Canucks de Vancouver et les Leafs, il y a trois ans, ainsi que les Rangers de New York, cette année même, ont avisé leur clientèle qu’ils entraient dans une période de transition.

OCCASION RATÉE

Dans leur bilan de fin de saison, Geoff Molson et Marc Bergevin ont affirmé qu’ils feraient dorénavant preuve d’une plus grande transparen­ce.

Dans cette optique, l’occasion aurait été belle, hier, de dire les vraies choses aux amateurs. Mais Bergevin n’est toujours pas prêt à dire que le Canadien traverse une phase de reconstruc­tion.

Or, en disant que l’avenir est prometteur avec les joueurs repêchés par l’organisati­on au cours des deux ou trois dernières années, on se dit que c’est le cas.

Son discours porte à confusion.

CONCILIER REFONTE ET SUCCÈS ?

Bergevin promet une équipe plus compétitiv­e l’hiver prochain. On se dit que ce ne devrait pas être difficile après la saison qu’on a vue cette année.

Bergevin va jusqu’à dire que le but sera de réintégrer le tableau des séries, mais est-il possible de concilier reconstruc­tion et succès ?

Ça paraît irréalisab­le, mais Bergevin estime que c’est possible.

Il mise sur les retours en forme de Carey Price et Shea Weber. Il fait valoir que son équipe mise sur de jeunes joueurs de calibre de la Ligue nationale en Brendan Gallagher, Jonathan Drouin, Artturi Lehkhonen, Max Domi et Charles Hudon.

La réputation de Gallagher n’est plus à faire. Les autres ont encore des choses à montrer. Drouin possède de belles habiletés, mais il doit en donner plus et s’impliquer davantage.

Donnons la chance au coureur. Sa première saison à Montréal en aura été une d’adaptation. Il a dû réapprendr­e à jouer au centre, position où il n’avait pas joué depuis sa dernière saison junior. À 23 ans, il est temps qu’il y mette toute la sauce.

QU’ARRIVERA-T-IL AVEC PACIORETTY ?

Les gens qui ont regardé la rencontre de Bergevin avec les médias auront remarqué qu’il n’a aucunement mentionné le nom de Max Pacioretty.

Pour le moment, il n’a aucune offre sur la table pour les services de son capitaine et n’a pas entamé de négociatio­ns contractue­lles avec lui.

Il reste beaucoup de temps, mais on peut se demander si Bergevin parviendra à se débarrasse­r de cette patate chaude d’ici le camp d’entraîneme­nt.

Pacioretty veut se rattraper monétairem­ent, mais il vient de connaître la pire saison de sa carrière. Il devra peut-être refaire ses preuves la saison prochaine avant qu’une équipe ne lui consente un contrat semblable à Evander Kane, qui vient de signer une entente d’une valeur de 49 millions pour sept ans avec les Sharks de San Jose.

Newspapers in French

Newspapers from Canada