Après Tavares, le néant
John Tavares avait invité six prétendantes au grand bal de fin d’année. Manifestement, trop peu attirante à ses yeux, l’équipe du Canadien n’en a jamais fait partie. Marc Bergevin l’a rapidement compris.
« On a parlé à son agent. Il a composé sa liste, et il était clair que nous n’étions pas sur celle-ci. Pour lui, l’option de venir ici était inexistante », a indiqué le directeur général du Canadien lors de son bilan du premier juillet.
Le joueur autonome le plus convoité de cette cuvée a finalement accepté les termes d’un contrat de sept ans lui rapportant un total 77 M$ avec les Maple Leafs de Toronto.
Un choix logique, considérant que l’athlète de 27 ans a grandi à Mississauga, pratiquement à l’ombre de la tour du CN.
« C’est certain que j’étais déçu, car il s’agit d’un joueur de calibre exceptionnel, a déclaré Bergevin, à propos de ce rejet. Au bout du compte, il a choisi sa ville natale. Tu ne peux pas rivaliser contre un joueur qui souhaite aller jouer dans sa ville natale. »
Ni contre une formation qui risque d’être compétitive pendant plusieurs saisons.
ÉVITER LA SURENCHÈRE
Au moins, Bergevin n’a pas combattu sa peine en se jetant sur le premier venu, sur un joueur aux demandes salariales devenues exorbitantes en raison de la surenchère du marché des joueurs autonomes.
« Quelques DG et moi, on s’est dit qu’on allait laisser nos téléphones à la maison, qu’on allait le reprendre le 2 juillet », a-t-il dit, sourire en coin.
D’autant plus que la cuvée de cette année n’avait rien d’extraordinaire si on fait exception de Tavares et John Carlson, que les Capitals se sont assurés de remettre sous contrat il y a quelques jours, avant l’ouverture du marché.
À ce chapitre, on peut penser à Leo Komarov, que les Islanders ont mis sous contrat pour quatre saisons et 12 M$, à James van Riemsdyk, avec qui les Flyers se sont entendus pour 5 ans et 35 M$, ou à Jay Beagle, à qui les Canucks ont consenti un contrat de 4 ans pour 12 M$.
« On a utilisé notre masse salariale de façon intelligente en allant chercher un jeune comme Joel Armia. C’est le genre de chose que l’on va continuer de faire », a lancé Bergevin.
UN INTÉRÊT POUR DUCLAIR, MAIS...
À 22 ans, Anthony Duclair, qui commandait un salaire de 1,2 M$ la saison dernière, pourrait s’inscrire dans la même catégorie qu’Armia. Le directeur général du Canadien a admis qu’il avait de l’intérêt envers l’ancien coéquipier de Max Domi et de Jonathan Drouin.
« J’ai eu des discussions avec Phil [Philippe Lecavalier, l’agent de Duclair], récemment. On va voir où ça va mener », a-t-il indiqué.
Toutefois, d’autres sources approchées par Le Journal en cours de journée ont mentionné que le Canadien était loin d’être la seule équipe à s’être manifestée.