Le Journal de Montreal

À la hauteur de son talent

Herbie Hancock fait un retour remarqué au Festival de Jazz

- SAMUEL PRADIER

Huit ans après sa dernière venue au Festival Internatio­nal de Jazz de Montréal (FIJM), Herbie Hancock était de retour, hier soir, dans une salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts comble. Vu l’accueil qu’il a reçu en arrivant sur scène, les fans s’étaient visiblemen­t ennuyés de sa présence.

« On va vous jouer quelques trucs, a-t-il dit, après avoir félicité Thundercat pour sa première partie. Relaxez, attachez vos ceintures. On y va. »

Pendant les 20 premières minutes, Hancock et ses trois musiciens ont concocté des ambiances sonores qui évoquaient aussi bien les sonorités des fonds marins que des atmosphère­s spatiales, qui pouvaient parfois faire frissonner. Le musicien de 78 ans alternait entre le piano et ses synthétise­urs.

Assister à une performanc­e d’Herbie Hancock, c’est beaucoup plus qu’écouter des morceaux s’enchaîner. On assiste à des fulgurance­s musicales complèteme­nt déconcerta­ntes.

FORMULE ÉPROUVÉE

S’il élabore actuelleme­nt de nouvelles sonorités et emmagasine de nouvelles influences avec le jeune compositeu­r Terrace Martin, Herbie Hancock a toutefois choisi une formule classique et éprouvée pour son concert en sol québécois.

Il était donc entouré de ses fidèles complices James Genus, qui officie également à l’émission Saturday Night Live, à la basse; Trevor Lawrence Jr. à la batterie et Lionel Loueke à la guitare.

Le musicien n’est pas forcément très jasant sur scène, laissant toute la place à la musique et à l’improvisat­ion, mais quand il s’agit de présenter, ça donne un moment très drôle, rempli d’amour, de respect et d’admiration.

Actual Proof, Cantaloupe Island ou encore Chameleon ont bien entendu fait partie des pièces d’anthologie que Herbie Hancock et ses musiciens nous ont offertes au cours de cette soirée mémorable.

NOUVELLE GÉNÉRATION

Avec son bermuda orange, assorti à la couleur de ses bas et de... sa chevelure, Stephen Brunner, alias Thundercat, est venu distiller ses compositio­ns en première partie.

Le petit génie californie­n de 33 ans a partagé quelques-uns des morceaux de son dernier album, Drunk, sorti en février 2017, d’autres de ses premiers albums, comme Them Changes, ainsi que des chansons élaborées lors de ses foisonnant­es collaborat­ions avec Kendrick Lamar, comme Complexion.

Ses pièces fusionnent le jazz avec une multitude d’influences, tant hip-hop qu’électro, surfant sur sa voix de contre-ténor planante. Il était, comme toujours, accompagné de ses acolytes, aussi talentueux que lui, Dennis Hamm aux claviers et Justin Brown à la batterie.

Au cours de sa prestation impeccable, Thundercat a surtout impression­né par son doigté exceptionn­el et ses lignes de basses magnifique­s.

 ?? PHOTO AGENCE QMI, DARIO AYALA ?? Pas très jasant sur scène, le musicien a laissé toute la place à la musique et à l’improvisat­ion, hier soir.
PHOTO AGENCE QMI, DARIO AYALA Pas très jasant sur scène, le musicien a laissé toute la place à la musique et à l’improvisat­ion, hier soir.

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