Coupable d’avoir violé sa date sur Tinder
Un Longueuillois qui a agressé sexuellement une femme rencontrée sur l’application Tinder risque maintenant jusqu’à 10 ans de prison.
« L’accusé ne s’est guère préoccupé des pleurs et cris de la plaignante, il a cessé l’activité sexuelle lorsqu’il en a décidé ainsi et non en voyant dans ses yeux qu’elle n’allait pas bien », reproche le juge Pierre Belisle à Alexandre Pinard, dans le jugement cimentant la culpabilité de ce dernier.
Pinard, un technicien en électronique de 40 ans, jurait pourtant que sa victime était la femme de sa vie, après l’avoir rencontrée sur la populaire application Tinder, en 2014. Ils s’étaient rencontrés en personne, puis s’étaient fréquentés pendant quatre mois avant de mettre un terme à la relation.
CONSENTEMENT
Les deux personnes se sont toutefois revues, quelques jours après la séparation. Ils ont eu une relation sexuelle consentante jusqu’à ce que Pinard force la femme à subir des gestes sexuels dégradants, malgré le refus de cette dernière qui a porté plainte deux mois plus tard.
Au procès, Pinard avait juré que toute la relation avait été consentante, même en ce qui a trait aux actes dégradants.
Son avocate avait d’ailleurs tenté de discréditer la victime en soulignant qu’elle était restée 15 minutes chez Pinard, au lieu de partir immédiatement.
« NON CATÉGORIQUE »
Mais tous ces arguments n’ont pas été retenus par le juge, qui a d’ailleurs rappelé qu’il était courant que les victimes d’agression sexuelle prennent du temps pour assimiler l’événement, et encore plus pour porter plainte.
En déclarant Pinard coupable d’agression sexuelle, le magistrat a d’ailleurs rappelé qu’une personne pouvait retirer son consentement à des rapports sexuels quand elle le désirait.
« [Pinard] a poursuivi l’activité sexuelle selon son bon vouloir en faisant fi des récriminations et d’un non catégorique prononcé plus d’une fois », a-t-il déploré.
Pinard reviendra à la cour à l’automne, pour les plaidoiries sur la peine à lui imposer.