Une série dark pour Jean-Marc Vallée
SHARP OBJECTS, SA NOUVELLE SÉRIE SUR HBO
Jean-Marc Vallée ne s’en cache pas : l’accouchement de Sharp Objects, sa nouvelle série pour HBO, a été douloureux. Mais en fin de compte, le réalisateur québécois est entièrement satisfait du résultat. Avec raison.
Rencontré au restaurant Jellyfish à Montréal, en plein coeur d’un blitz médiatique pour promouvoir l’entrée en ondes du thriller psychologique, Jean-Marc Vallée semble fatigué, mais heureux.
« Je suis ben excité, déclare le cinéaste. Je suis très content de présenter la série… surtout qu’elle a été difficile à faire. Dans l’équipe, tout le monde trouve qu’on a quelque chose de spécial entre les mains. »
LES DÉMONS
Un an après l’immense succès de Big Little Lies, Sharp Objects s’annonce comme un nouveau triomphe pour Vallée. C’est du moins ce qu’on conclut après avoir regardé les quatre premiers épisodes.
Adaptation télévisuelle du roman de Gillian Flynn (Gone Girl), Sharp Objects brosse le portrait de Camille (merveilleuse Amy Adams), une journaliste alcoolique qui regagne son patelin natal pour écrire une série d’articles à propos d’une série de meurtres crapuleux. Son séjour fera ressortir de vieilles blessures, lesquelles seront révélées au compte-gouttes au moyen de retours en arrière merveilleusement bien amenés.
De son propre aveu, Jean-Marc Vallée avait peur de plonger dans cette nouvelle aventure. « Ce n’est pas facile de suivre quelqu’un qui a autant de démons, observe le réalisateur. Le côté sombre du récit me faisait peur. Je n’avais jamais abordé une histoire aussi dark. On est loin de C.R.A.Z.Y.! Je n’étais pas en terrain connu. J’étais un peu déstabilisé au début. »
« UN ÉTAT FÉBRILE »
Plusieurs éléments ont contribué à faire de Sharp Objects une aventure laborieuse, indique Jean-Marc Vallée. Les restrictions de temps à cause des horaires de chacun font partie du groupe. De plus, les tournages ont commencé alors que certains scénarios n’étaient toujours pas rentrés.
« Ça nous a mis dans un état fébrile. C’était insécurisant », note celui qui passera les trois prochaines semaines à compléter la postproduction du projet (coloration, effets visuels, mixage sonore) à Montréal.
Quant aux récents propos de Marti Noxon, la scénariste et productrice de Sharp Objects, au magazine web Vulture (elle évoque des engueulades avec Vallée à propos des textes), le principal intéressé ne semble pas s’en faire. « Je pense qu’elle a été mal citée. Parce que Marti sait très bien combien je suis un amoureux des mots. Si j’ai embarqué dans Sharp Objects, c’est à cause d’Amy (Adams) et des mots de Gillian (Flynn). »
UN RÉALISATEUR COMBLÉ
Si Jean-Marc Vallée lisait les critiques, il constaterait que Sharp Objects ravit la presse internationale. Du Rolling Stone au Daily Telegraph, en passant par Variety, The Hollywood Reporter et Time, les commentaires élogieux abondent. On parle d’un suspense bien ficelé, d’une minisérie addictive et d’une réalisation remarquable.
La distribution, qui inclut – outre Amy Adams – Patricia Clarkson, Eliza Scanien et Elizabeth Perkins, épate également la galerie.
« Je suis un réalisateur choyé d’avoir eu toutes ces femmes talentueuses avec moi pendant 92 jours de tournage », commente Vallée.
Super Écran diffusera la version française, Sur ma peau, à compter du 12 août.
HBO présente Sharp Objects dès dimanche 21 h.