Un ambulancier est accusé d’avoir agressé des patientes
L’homme qui exerce également le métier de clown aurait sévi lors du transport des femmes
Un ambulancier d’Urgences Santé qui s’autoproclame « le roi des clowns » est accusé d’avoir agressé sexuellement deux patientes vulnérables, lors de transports vers l’hôpital.
Détenu à la prison de Rivière-des-Prairies depuis son arrestation mercredi, Sylvain Depairon arborait un air grave lorsqu’il a comparu par visioconférence, hier, au palais de justice de Montréal.
« Il n’a pas d’antécédent judiciaire. Une arrestation, ça secoue toujours un individu », a d’ailleurs commenté son avocat, Mike Junior Boudreau, à la sortie de la salle d’audience.
L’ambulancier de 57 ans risque jusqu’à 10 ans de pénitencier s’il est reconnu coupable de l’un ou l’autre crime sexuel qu’il aurait commis à cinq mois d’intervalle.
Selon le mandat d’arrestation, la première agression sexuelle s’est déroulée en juin 2017, à Montréal. Depairon était en service lorsqu’il aurait profité de la vulnérabilité d’une non-voyante dans la cinquantaine, qu’il devait emmener à l’hôpital.
TESTS RÉVÉLATEURS
L’homme aurait récidivé en novembre dernier, cette fois sur une femme dans la vingtaine avec des troubles psychiatriques. Selon nos informations, c’est pendant le transport qu’elle aurait été agressée sexuellement.
Dès son arrivée dans un institut, la plaignante aurait tout expliqué à quelqu’un sur place. Le personnel médical n’a pas traîné et a immédiatement effectué des tests sur le corps de la femme. Les résultats ont permis aux enquêteurs de la police d’obtenir un mandat d’arrestation, la semaine dernière.
Lors de la brève comparution, la procureure de la Couronne Sylvie Lemieux s’est opposée à la remise en liberté de Depairon.
« C’est une question de protection du public et de confiance de la population envers le système judiciaire », a-t-elle expliqué.
C’est donc un juge qui devra trancher sur une éventuelle caution, possiblement aujourd’hui.
SUSPENDU
Il a depuis été suspendu avec solde d’Urgences-Santé, tel que le prévoit la Loi sur les normes du travail.
« Ces allégations ébranlent la communauté, elles vont à l’encontre de notre mission », s’est désolé le directeur des ressources humaines d’Urgences-Santé, Mathieu Campbell, en entrevue au Journal.
M. Campbell a d’ailleurs tenu à rappeler qu’ Urgences-Santé prenait très au sérieux chaque plainte, et qu’il allait collaborer pleinement avec les enquêteurs.
« La santé et la sécurité sont nos constantes priorités », a-t-il assuré.
« ROI DES CLOWNS »
Ces accusations pourraient aussi mettre un terme à la deuxième carrière de Depairon, soit celle de clown.
Sur sa page web où il se décrit comme le « roi des clowns », Depairon explique avoir créé ce personnage dans les années 1980. Il affirme d’ailleurs avoir déjà été le « clown officiel » de l’hôpital Sainte-Justine à cette époque.
Depairon, qui vante ses talents de prestidigitateur, offre ses services pour les fêtes d’enfants et dans des mariages, entre autres.
« Nous souhaitons qu’il puisse offrir des garanties raisonnables afin qu’il soit remis en liberté durant les procédures », a conclu son avocat.